Suite à de récents evenements musicaux chroniqués par la presse ou pour lesquels j'étais présent ou dénonciateur, je m'interroge sur la montée de l'extrémisme musical et culturel aux seins de certaines mouvances radicales.
Que des contre-cultures musicales émergent face à la culture dominante et cherchent indirectement à saper ou faire évoluer les mentalités et permettent à des modes de pensée ou de vie différents de s'affirmer, nous en convenons tous je pense, est l'essence du rock'n'roll et de ses dérivés. Néanmoins, on peut tout de meme se poser la question des limites que certaines mouvances dépassent largement. Le fait de les transgresser est-il symbole de liberté absolue ou d'inconscience collective ? Tout est-il permis, peut-on tout dire et tout faire sous pretexte que la musique est un champ experimental des plus vastes, et que s'attaquer à elle c'est dénigrer à l'autre son droit à la différence culturelle ? Peut-on permettre un certain dérapage sémantique quand il prone l'anarchie, la destruction, la démence mentale ou la haine ?
Prenons comme premier exemple, celui de ces derniers jours, la free-party de Bourges. Ce que certains appellent un TAZ selon l'expression politique détournée de Hakim Bey, ce que moi j'appelle un camp Mad-Max... Branche dissidente de la tekno, beaucoup plus proche de la gabber que de la house , la free-party est une dévoyance culturelle à la francaise des premières rave-parties géantes organisé en Europe. Originellement, le son tekno n'ayant pas eu sa place au sein de la culture club, de la culture de masse et manifestait comme toute contre-culture émergente un souci de clandestinité, d'underground et d'hermétisme. Aussi bien les teufs à l'ile de Wight (KLF ?), les raves-parties des hangars parisiens, le tresor club de Berlin, l'underground de l'aéroport de Frankfort, les mayday, les gaia, les bonzai, les blanco y negro, les premieres love parade de delgado/lopez et Dr Motte... font partie de ces premieres manifestations. Mais avec la reconnaissance culturelle, l'élargissement du son tekno, la récupération médiatique, l'imagerie 'cool' véhiculée, la disparition des premieres mouvances (new beat, acid, bakalao, hiphouse, trance gégorienne..) la tekno s'intègre à la culture générale. D'ou la dissidence, qui s'exprime aussi bien en France par la hardtek, la makina en espagne, la gabber en Hollande qui revendique une résistance à la récupération et se radicalise fortement à tous niveaux. Loin de l'imagerie happy, le graphisme devient dur, monochrome, les tenues se kakisent et se militarisent, la drogue pullule et le son des plus apocalyptiques. Pas étonnant alors que ce phénomène englobe tous les anarchistes de la société et les anciens de mouvements déliquescents (punk, oi, hardcore, rock alternatif francais..). Ainsi Manu le malin ancien red-skin (selon certains pas si rouge.. le block 46 étant une référence des plus ignobles) se reconvertit, alec empire aussi..
Malheureusement, au sein d'une déviance aussi radicale, on ne peut constater que le virage outre-militaire, la montée d'une consommation stupéfiante de drogue, d'une musique rébarbative, violente, agressive et plus que médiocre.. d'ou le constat d'un camp mad-max ! Rasés à chiens, camions gonflés à bloc, tenues militaires, sound-systems agressifs, drogues comme nouveaux pétroles, vente à la criée et anarchie de tous bords, pollution en overdose...
Second exemple, tiré lui aussi des derniers evenements sociologiques, l'influence du rap. Que le rap soit une culture à part entière, décliné en de nombreuses catégories et issu d'une volonté de s'inventer de sa propre culture urbaine, ses propes codes vestimentaires et lexicaux, et que le phénomène soit conséquent (première musique en France), pas de problème. Mais quand le rap appelle à la révolte, à la haine, au machisme et insulte copieusement, on peut tout de meme s'interroger sur les effets pervers sur la psychologie des auditeurs. Le rap est par nature un slogan, le phrasé percute et uppercute, le slogan se fait litanie et marque les esprits, bien plus que d'autres styles musicaux avec leur refrain... D'ou les effets pervers d'une frange du rap qui s'est radicalisé depuis et avec NTM qui a développé et empiré le contexte qu'il denoncait : la frontière entre dénonciation et apologie est parfois si tenue, certains entretenant la dualité...
Troisième exemple : le métal et le gothique. Que le rock ait eu une déviance violente à travers le hard-rock, c'est typique d'une jeunesse qui a besoin d'exulter sa colère et d'exprimer sa nervosité, voire de hurler sa folie.. Que certains nordiques aient besoin d'exalter leur atavisme culturel (kill them all de metallica ) ou qu'ils transgressent à coup de zombies ou de giclées de sang, passe encore.. Mais quand les derniers avatars de Thor flirtent largement avec la culture satanique, avec le fascisme guerrier ou la folie schizophrene, on peut certainement se poser la question du bien-fondé et de l'évolution de cette culture ? En particulier l'émergence du black metal en Europe devient inquiétant, la distanciation de l'art(?) avec la vie réelle tend à se réduire vis-à-vis d'autant plus qu'elle est conforté par un certain nombre d'autres franges d'arts concomittants... Quant au gothique & consorts, issu de six groupes anglais fondateurs (sisters of mercy, Bauhaus, joy division, Dead can dance, Throbbing Gristle et le Serpent), le phénomène prend lui aussi de l'ampleur, de la diversité mais aussi de la radicalité. Entre l'électro_industriel allemande des plus torturés (coté bourreau) et la propagation du satanisme via la résurgence des alter_ego esotériques fin de siècle anglais et autrichiens, dont manson par exemple c'est longtemps fait le reverend (version américaine), on ne peut que dénoncer un nazisme rampant dans la frange d'un mouvement qui a trait à la noirceur ou à l'étrange. Et ceci meme en France.. D'un Onuphrius à Maurras et Bloy en passant par le Sar Peladan, le dérapage est conséquent...
Quatrième exemple : la mouvance psychedelique. Bien qu'auréolée d'une aura positive et d'une imagerie festive et happy people, on ne peut nier que le dévoiement de la jeunesse en particulier par la drogue a mené et mène toujours les plus marginaux à des excès des plus douteux. Que l'on prenne plaisir à lire Acid test, possible, mais il n'en reste que les happy pranksters présentent de nombreuses zones d'ombres des plus glauques, des exces de lsd qui mène à la folie de certains, la concomittance avec les hells angels ou la démence précoce d'autres.. comme Manson, membre éminent de haight ashbury... Ou meme en lisant le festin nu beatnik, la débilité du personnage est profonde. Quant à Flash de Duchaussois, quand un toxcaid rencontre le Népal, c'est vraiment l'aboutissement de l'homme ravalé à la bassesse : roman ignoble. Roman initiatique : que nenni, aucun mot des pays traversés, par contre que de fix... Quant au psychédelisme actuel, que ce soit le revival nick drake teinté de beatles de devendra benhart, Antony and the Johnsons & consorts et leurs "amis" des plus étranges, et le serpent se mord la queue, ou de l'émergence de la dark-psytrance, tout n'est pas rose chez les psyché...
Que des contre-cultures musicales émergent face à la culture dominante et cherchent indirectement à saper ou faire évoluer les mentalités et permettent à des modes de pensée ou de vie différents de s'affirmer, nous en convenons tous je pense, est l'essence du rock'n'roll et de ses dérivés. Néanmoins, on peut tout de meme se poser la question des limites que certaines mouvances dépassent largement. Le fait de les transgresser est-il symbole de liberté absolue ou d'inconscience collective ? Tout est-il permis, peut-on tout dire et tout faire sous pretexte que la musique est un champ experimental des plus vastes, et que s'attaquer à elle c'est dénigrer à l'autre son droit à la différence culturelle ? Peut-on permettre un certain dérapage sémantique quand il prone l'anarchie, la destruction, la démence mentale ou la haine ?
Prenons comme premier exemple, celui de ces derniers jours, la free-party de Bourges. Ce que certains appellent un TAZ selon l'expression politique détournée de Hakim Bey, ce que moi j'appelle un camp Mad-Max... Branche dissidente de la tekno, beaucoup plus proche de la gabber que de la house , la free-party est une dévoyance culturelle à la francaise des premières rave-parties géantes organisé en Europe. Originellement, le son tekno n'ayant pas eu sa place au sein de la culture club, de la culture de masse et manifestait comme toute contre-culture émergente un souci de clandestinité, d'underground et d'hermétisme. Aussi bien les teufs à l'ile de Wight (KLF ?), les raves-parties des hangars parisiens, le tresor club de Berlin, l'underground de l'aéroport de Frankfort, les mayday, les gaia, les bonzai, les blanco y negro, les premieres love parade de delgado/lopez et Dr Motte... font partie de ces premieres manifestations. Mais avec la reconnaissance culturelle, l'élargissement du son tekno, la récupération médiatique, l'imagerie 'cool' véhiculée, la disparition des premieres mouvances (new beat, acid, bakalao, hiphouse, trance gégorienne..) la tekno s'intègre à la culture générale. D'ou la dissidence, qui s'exprime aussi bien en France par la hardtek, la makina en espagne, la gabber en Hollande qui revendique une résistance à la récupération et se radicalise fortement à tous niveaux. Loin de l'imagerie happy, le graphisme devient dur, monochrome, les tenues se kakisent et se militarisent, la drogue pullule et le son des plus apocalyptiques. Pas étonnant alors que ce phénomène englobe tous les anarchistes de la société et les anciens de mouvements déliquescents (punk, oi, hardcore, rock alternatif francais..). Ainsi Manu le malin ancien red-skin (selon certains pas si rouge.. le block 46 étant une référence des plus ignobles) se reconvertit, alec empire aussi..
Malheureusement, au sein d'une déviance aussi radicale, on ne peut constater que le virage outre-militaire, la montée d'une consommation stupéfiante de drogue, d'une musique rébarbative, violente, agressive et plus que médiocre.. d'ou le constat d'un camp mad-max ! Rasés à chiens, camions gonflés à bloc, tenues militaires, sound-systems agressifs, drogues comme nouveaux pétroles, vente à la criée et anarchie de tous bords, pollution en overdose...
Second exemple, tiré lui aussi des derniers evenements sociologiques, l'influence du rap. Que le rap soit une culture à part entière, décliné en de nombreuses catégories et issu d'une volonté de s'inventer de sa propre culture urbaine, ses propes codes vestimentaires et lexicaux, et que le phénomène soit conséquent (première musique en France), pas de problème. Mais quand le rap appelle à la révolte, à la haine, au machisme et insulte copieusement, on peut tout de meme s'interroger sur les effets pervers sur la psychologie des auditeurs. Le rap est par nature un slogan, le phrasé percute et uppercute, le slogan se fait litanie et marque les esprits, bien plus que d'autres styles musicaux avec leur refrain... D'ou les effets pervers d'une frange du rap qui s'est radicalisé depuis et avec NTM qui a développé et empiré le contexte qu'il denoncait : la frontière entre dénonciation et apologie est parfois si tenue, certains entretenant la dualité...
Troisième exemple : le métal et le gothique. Que le rock ait eu une déviance violente à travers le hard-rock, c'est typique d'une jeunesse qui a besoin d'exulter sa colère et d'exprimer sa nervosité, voire de hurler sa folie.. Que certains nordiques aient besoin d'exalter leur atavisme culturel (kill them all de metallica ) ou qu'ils transgressent à coup de zombies ou de giclées de sang, passe encore.. Mais quand les derniers avatars de Thor flirtent largement avec la culture satanique, avec le fascisme guerrier ou la folie schizophrene, on peut certainement se poser la question du bien-fondé et de l'évolution de cette culture ? En particulier l'émergence du black metal en Europe devient inquiétant, la distanciation de l'art(?) avec la vie réelle tend à se réduire vis-à-vis d'autant plus qu'elle est conforté par un certain nombre d'autres franges d'arts concomittants... Quant au gothique & consorts, issu de six groupes anglais fondateurs (sisters of mercy, Bauhaus, joy division, Dead can dance, Throbbing Gristle et le Serpent), le phénomène prend lui aussi de l'ampleur, de la diversité mais aussi de la radicalité. Entre l'électro_industriel allemande des plus torturés (coté bourreau) et la propagation du satanisme via la résurgence des alter_ego esotériques fin de siècle anglais et autrichiens, dont manson par exemple c'est longtemps fait le reverend (version américaine), on ne peut que dénoncer un nazisme rampant dans la frange d'un mouvement qui a trait à la noirceur ou à l'étrange. Et ceci meme en France.. D'un Onuphrius à Maurras et Bloy en passant par le Sar Peladan, le dérapage est conséquent...
Quatrième exemple : la mouvance psychedelique. Bien qu'auréolée d'une aura positive et d'une imagerie festive et happy people, on ne peut nier que le dévoiement de la jeunesse en particulier par la drogue a mené et mène toujours les plus marginaux à des excès des plus douteux. Que l'on prenne plaisir à lire Acid test, possible, mais il n'en reste que les happy pranksters présentent de nombreuses zones d'ombres des plus glauques, des exces de lsd qui mène à la folie de certains, la concomittance avec les hells angels ou la démence précoce d'autres.. comme Manson, membre éminent de haight ashbury... Ou meme en lisant le festin nu beatnik, la débilité du personnage est profonde. Quant à Flash de Duchaussois, quand un toxcaid rencontre le Népal, c'est vraiment l'aboutissement de l'homme ravalé à la bassesse : roman ignoble. Roman initiatique : que nenni, aucun mot des pays traversés, par contre que de fix... Quant au psychédelisme actuel, que ce soit le revival nick drake teinté de beatles de devendra benhart, Antony and the Johnsons & consorts et leurs "amis" des plus étranges, et le serpent se mord la queue, ou de l'émergence de la dark-psytrance, tout n'est pas rose chez les psyché...