Tout d'abord à Elipse, je répondrai que "remplir les encarts pubs et vendre du papier" ne doit pas s'interpréter comme un comportement de requin de la part des groupes d'édition (encore que...)
Tu ne seras pas surprise si je te disais que pour la plupart des groupes de presse, le chiffre d'affaire généré par la publicité supporte pour plus de la moitié les coûts de fabrication (lesquels deviennent de plus en plus lourds).
Il n'est pas vraiment agréable de lire un papier dont chaque page de droite est occupée par des réclames mais c'est aussi le prix à payer pour continuer de proposer un produit sans que son tarif ne dépasse un certain plafond.
Cependant, il existe des magazines qui prennent le risque de la démarche inverse, au prix d'une augmentation ostensible du prix de vente. C'est le cas tout récemment de Magic qui est passé à 7,5€ et qui bien que ne proposant que 3 pages de plus, contient désormais plus d'informations en occupant plus de place auparavant réservée à la publicité.
@Jer --> Quand je parle de production dans cette phrase, je ne l'entends pas seulement dans le sens limité à la conception de la musique, mais également à l'organisation de soirées et festivals, et dans une moindre mesure de la distribution (comme le rappelle justement Psychotrop, ça se bouge bien de ce côté là, témoignage d'une certaine confiance qu'il faut entretenir par une démarche qualitative plus que quantitative).
Bien sûr je ne dis pas que la qualité de la production de notre musique (ici entendue au sens technique) est la condition première qui pourrait servir sa légitimité à se voir répandue le long des pages en papier glacé (puis les ondes??) mais qui sait...?
[[Pour ce qui est de la liberté d'initiative du journaleux, elle existe bien entendu mais c'est toujours le rédac-chef qui dirige les opérations, lui-même soumis aux impératifs de rentabilité qui lui sont demandés par les propriétaires du groupe d'édition.
Alors il arrive souvent par exemple qu'une interview soit publiée sur trois pages suite à des accords entre la maison de disque (ou distributeur) et le diffuseur, et cela suppose d'avoir un certain poids que peu d'acteurs du mouvement trance peuvent se permettre de revendiquer. Tu peux appliquer cela aux autres supports de communication]]
Cela étant cet épisode de Trax est porteur d'un indice très encourageant.
Mais non, 3 pages dans le numéro d'un mag qui n'a plus publié un billet sur la trance depuis le numéro 28 (c'était en 1999 avec même le Jaia - Kannibal dans le cd sampler // Article "10 ans de trance"), c'est loin d'être suffisant pour parler d'un bouleversement susceptible de faire changer les esprits et se prolonger sur un cycle plus profond.
Ce qui est intéressant donc, c'est de voir que ce qui a suscité la publication de cet article, c'est une soirée trance qui a sans doute pu faire rendre compte à certains neophytes (ou pourquoi pas revenants
) que cette musique a un potentiel indéniable.
Mais pour que cela ait marché, encore fallait-il que cette soirée ait été réussie, ce que - sans parti-pris aucun - la team Hadra sembler s'efforcer de faire pour chacune de ses réalisations.
Je ne pense pas que l'article aurait vu le jour si le quidam avait fraîchement débarqué dans un endroit où l'organisation ne garantit pas les meilleures dispositions pour bien profiter de la musique diffusée
C'est tout de même un problème dont les réponses se perdent dans un labyrinthe composé de ramifications multiples et dont la complexité s'accentue exponentiellement au gré des jugements subjectifs dont il se nourrit.
Cependant il est possible de déduire un petit modèle sur lequel je pense que la recherche de reconnaissance pourrait passer.
- Des organisations de qualité, pas forcément nombreuses mais avant tout lancées en assurant leurs arrières, ce qui implique beaucoup de professionalisme.
- Une musique de qualité évidemment, ce qui suppose pour les labels d'être plus exigeant vis à vis de leur politique éditoriale, et donc par extension des artistes signés.
Moins de sorties (ou un retour au single qui pourrait être salvateur), moins de labels montés à l'arrache "pour faire comme tout le monde", plus de singularité et de coopération.
- Une bonne communication & distribution. En ce moment les efforts se font davantage sentir sur le plan de la distribution.
Voilà donc très sommairement les trois moteurs du développement de notre musique.
Bien sûr, il faut voir ça comme un système intéractif aux échanges interdépendants et co-circulaires, mais les organisateurs sérieux commenceront à accueillir progressivement plus de monde parce que le plateau sera de qualité, parce que la musique sera filtrée pour un nivellement par le haut et que cette expansion ne passera pas inapperçue et se cherchera de nouveaux partenaires au sein de cercles plus larges (dont la presse fait partie).
Les labels commenceront à prendre plus de poids, seront sains financièrement et pourront se permettre de se lancer dans une R&D de la musique; lancer des projets alternatifs susceptibles de renouveler les genres.
Et ainsi de suite...
Ça paraît simple comme ça mais la somme de travail pour y parvenir prendra forcément du temps (surtout au vu de la situation actuelle)
Ouala c'est tout.