Pouet!
Lipo nous la joue un peu provoc' sur le coup même s'il n'a pas tout à fait tort non plus
Que ce nouvel album ne soit pas au niveau de "Beyond The Infinite" et "Bible Of Dreams", ça me paraît assez évident (même si c'est subjectif) et on ne va pas revenir dessus, en dehors du fait que ça dépend aussi de qui tu t'entoures et que c'est déjà un peu plus facile quand avec toi, tu te trimballes Maguire, Jackson, Waldebäck ou Thobejane pour te donner un coup de main
Quant aux sons arpégées "recyclés", c'est aussi un peu le "Label Juno", ce que Machete appelle sûrement (et habilement) "rotor sound"..
Avant d'entamer l'écoute du dernier album, je me suis évidemment refait la discog quasi complète et oui c'est vrai qu'on retrouve des reminiscences des trois premiers albums et on pourrait même remonter jusqu'à Psychoslaphead tant qu'à faire, puisque c'est justement du Juno.
Pour ce qui est des sonorités orientales, ce n'est pas comme si c'était inédit dans la discographie, il y en avait déjà dans Transmissions (High Energy Proton) ou Beyond The Infnite (Samurai par ex).
Ce n'est pas à toi que je vais apprendre que Juno Reactor s'est construit dans le genre fusion et pour le coup, à titre d'exemple, on aurait très bien pu voir cet album & Gods & Monster sur feu Jarring Effects (pour citer l'un des plus connus) ou encore Tympanik Audio.
Pour en revenir à "TGSOTGE", je ne m'attendais pas à une révolution mais déjà à un bon disque.
Et en tous cas, vu que le groupe a fait de plus en plus de dates dans des festivals orientés trance/psy et vu les deux derniers disques de remixes, on pouvait déjà s'attendre à une orientation plus uptempo que Gods & Monsters.
À côté de ça, je reconnais avoir sérieusement craint que Ben ramène quelques goateux qu'on avait justement croisés sur ces deux compiles de remixes (même si un guest de Ubar Tmar ne m'aurait pas déplu bien au contraire) mais si Ben vieillit, il sait encore plutôt bien s'entourer.
Amusant, il a déterré quelques vieilles gloires du genre comme Nick Smith (Semsis, Menis), Kris Kylven ou encore dans une moindre mesure Johann Bley (qui est toujours un peu kéblo dans sa trance space opera/rock).
Forcément, comme beaucoup sûrement, à la première écoute, j'attendais que chaque morceau tourne dans le sens des morceaux épiques des premiers albums et il y a donc toujours ce petit arrière-goût de déception parce que non, finalement ça ne tourne pas comme on l'aurait voulu.
Puis à la deuxième écoute puis à la troisième on commence à en faire abstraction et on se surprend à franchement apprécier, même si dans cet album, il y a des morceaux qui se suffisent d'une seule écoute pour figurer directement parmi les meilleurs tracks de Juno.
Je pense notamment à "Invisible" avec sa dynamique de fou furieux et sa basse über écrasante puis surtout "Tempest", qui doit envoyer du parpaing en live.
Guillotine est finalement très sympa aussi, c'est peut-être bien là le seul morceau "tranceux compliant" de l'album. C'est un peu le dernier d'un triptyque "Children of the Night" / "Biot Messiah" et on sent bien que J.Bley est derrière ce morceau.
Moi aussi, j'ai un peu de mal avec la musique orientale récupérée dans la trance et ambient psyché mais je trouve qu'au contraire de pas mal de projets qui en usent et abusent, Watkins sait souvent trouver la bonne alchimie, ça ne sonne jamais too much et c'est plutôt bien foutu en général (sitar dans "Shine")
Je vais pas m'étendre davantage mais j'émets juste des réserves sur deux morceaux.
"Trans Siberian" d'abord parce que même si la parenté avec KLF y est clairement assumée, le morceau est soit trop long, soit manque un peu de surprise dans son déroulement.
Ensuite "Zombie" (dont la basse a une texture très proche de ce qu'on pouvait entendre sur Transmissions) qui est un peu monotone même si j'aime de plus en plus au gré des écoutes.
Ah dernière réserve, j'aurais peut-être aimé un peu plus de percussions pour apporter davantage de fatness mais c'est déjà très bien comme ça.
Donc un très bon album pour ma part et comme souvent, il y a Juno en studio et surtout Juno en live.
J'espère avoir l'occase de revoir le groupe, surtout s'il y a Sugizo dont la classitude semble directement inspirée du style de Sephiroth dans Final Fantasy 7