parue dans le figaro hier:
Certains PV de stationnement sont bien illégaux
C.J. (lefigaro.fr)
02/12/2008 | Mise à jour : 15:26 | Ajouter à ma sélection
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La cour d'appel de Versailles a confirmé que les PV dressés pour « défaut d'affichage du ticket horodateur» n'ont pas de fondement légal. Les automobilistes concernés vont pouvoir contester leurs contraventions.
Economies en vue pour certains automobilistes à l'approche de Noël. La semaine dernière, la cour d'appel de Versailles a confirmé que les PV de stationnement ,dressés pour «défaut d'affichage» sur le pare-brise du ticket horodateur, n'ont pas de fondement légal, révèle le Parisien, mardi. Cette décision, qui fait jurisprudence, permet donc aux automobilistes verbalisés parce que leur ticket d'horodateur n'était pas visible de de plaider la relaxe et contester devant le tribunal leur PV et toute amende majorée qui découlerait de contraventions impayées de ce type.
«La cour d'appel a réaffirmé le principe de la légalité des délits et des peines. On ne peut pas poursuivre quelqu'un pour une infraction qui n'est pas prévue par les textes», souligne au figaro.fr Maître Philippe Yllouz, membre de la commission juridique de «40 millions d'automobilistes», l'association qui a lancé ce mouvement de contestation des PV de stationnement. En effet, ni le code pénal ni le code de la route ne mentionnent des poursuites pour «défaut d'affichage». Seul le «défaut de paiement» peut mener à des poursuites. Le «défaut d'affichage» ne peut être verbalisé que si la municipalité précise explicitement dans un arrêté municipal que l'affichage du ticket d'horodateur est obligatoire. C'est en effet au niveau local que se décident les conditions de stationnement. Une démarche individuelle qui «se fait mairie par mairie, arrêté municipal par arrêté municipal» résume Philippe Yllouz.
Seuls 15 à 30% des PV concernés
«En défendant une de nos adhérentes, poursuivie pour non affichage de ticket d'horodateur, nous nous sommes rendus compte que la très grande majorité des villes ne mentionne pas le défaut d'affichage dans leurs arrêtés municipaux», explique l'avocat. C'est le cas de Montigny-le-Bretonneux, dans les Yvelines, où habite l'adhérente qu'a défendue 40 millions d'automobilistes, en mai dernier. Reconnaissant le vide juridique dénoncé par l'association, le tribunal de police de Versailles avait alors statué que «l'élément légal de l'infraction n'était pas constitué» et avait relaxé la contrevenante. Décision qu'a validée la cour d'appel en rejetant la semaine dernière le recours de l'administration. Pour poursuivre les conducteurs, «l'administration va devoir changer ses textes et ses pratiques», observe Philippe Yllouz.
Attention toutefois à ne pas se réjouir trop vite. Le jugement de la cour d'appel ne concerne que 15 à 30% des 7 millions de PV de stationnement délivrés chaque année. Le reste des contraventions demeurent légale, rappelle Philippe Yllouz. «Il faut que le motif du PV soit bien «défaut d'affichage» du ticket horodateur et non, par exemple, «défaut de paiement». La façon dont le PV a été rédigé est cruciale», insiste-t-il. En outre, il faut que la ville ayant délivré le PV n'ait pas changé son arrêté municipal sur le stationnement payant, rendant l'affichage du ticket obligatoire. Peu de temps après le jugement du tribunal de police, Montigny-le-Bretonneux a ainsi modifié son arrêté. Si les deux conditions citées ci-dessus sont réunies, l'automobiliste dispose de 45 jours pour contester son PV.