Comme tous les ans, Hilight Tribe est venu nous gratifier d'un concert exceptionnel à Paris, dans la magnifique salle du cabaret sauvage, surement une des plus belles salles de Paris, tant par sa disposition circulaire, sa décoration art déco, sa fosse entourée d'un déambulatoire et ses mignonnes petites tables concentriques d'ou l'on peut admirer tout aussi bien qu'au premier rang le concert. En tout cas, le cadre est certainement plus charmeur que la Loco, à n'en point douter.
La set-list promettait d'etre interessante, avec l'innovation du set de Dr_Abitbol (cher confrère..
) par rapport à la dernière fois que je les ai vu (je ne compte meme plus
). Pour commencer démarrage en douceur avec un before sitar & tablas des plus agréables. Les gens s'assoient par terre dans la fosse centrale pour discuter un peu mais surtout pour admirer la dextérité et l'osmose de la tribe. Entrée en matière sympathique, la salle se remplit tranquillement, beaucoup d'aficionados qu'on revoit d'un conert à l'autre, des amateurs d'électro-dub, des habitués du Cabaret Sauvage qui connaissent la qualité de leur sélection, de ravissantes asiatiques en nombre, des brutes de la hard-tek :fou: , la nomenklatura trance parisienne bien sur.. Etrangement, pour un concert ethno-trance, la diversité ethnique parisienne n'est pas representé, ce groupe méconnu restant peut-etre trop confiné à la sphère goa.
Grand moment, Ludo introduit sur scène un brahmane de Bombay, à la décontraction naturelle, qui vient nous conter la légende de Lord Shiva et de Lord Ganesha sur fond musical. Tres bon concept de spoken words, cela mériterait d'etre développé. l'accès à la mythologie hindouiste est si complexe pour un occidental tellement elle est foisonnante que des contes racontés par un éxégète en musique est une très bonne introduction. Personnellement, je n'ai jamais réussi à passer les 100 premières pages du Mahabarata !
Petit break ponctué de sampling, en particulier un de Ulysse 31 (le fou rire
) puis démarrage du set de Dr_abitbol. De mon point de vue, j'ai pas été spécialement envouté meme si la diversité électronique était présente. Mais il faut dire que l'age aidant, je deviens un peu réfractaire à la musique électronique (et même les guitares, c'est dire..) donc je ne prononcerais pas plus en avant sur l'ordonnance de mon confrère !
Nouveau break, l'occasion de constater que la salle s'est remplie, discuter au comptoir, sniper du regard certaines jeunes femmes, sourire à la faune interlope parisienne, visiter les stands (que malheureusement je n'enrichis guère car je penses jamais à prendre beaucoup de liquide pendant un concert ou une teuf)... Les HT sortent les didge, ca va commencer.
Les HT montent sur scène, le public est en pleine effervescence, le premier son sort energiquement des djembés et la, je suis deja aux anges. Pas besoin da'ttendre que le concert se raffermisse un peu et que le public appréhende l'atmosphère, l'osmose prend d'emblée. Qualité assez rare de savoir emporter aussi rapidement un public, qui faut-il l'avouer est déjà tout conquis. Foule en délire moi en train de danser comme un exalté
avec mes cotés etrangement un barbudos qui ressemble plus à Cienfuegos qu'au Che, malgré son tee-shirt de rage against, une ravissante asiatique qui me semble-t-il est une étoile de la scène parisienne car à chaque fois je la croise, un hard-tek torse poil et casquette vissée (l'esthetisme des chépers j'aurais toujours du mal à comprendre..
), et Mr de Phocas au milieu de cette faune, de ravissantes jeunes femmes autour, mais je n'ai dieu que pour Hilight Tribe et leur musique phénoménale. Les grands classiques de HT s'enchainent dans un maelstrom percussif des plus jouissifs pour notre plus grand plaisir. Greg et Ludo ont toujours autant de connivence sur scène, on sent bien qu'ils prennent plaisir à partager leur énergie avec leur public et à les voir jumper à tout va ! Roots est impertubable derrière ses djembés, concentré sur son tempo et peut-etre pensif voire illuminé..
Les autres membres sont cachés mais on les entend aussi !
Le temps s'arrete, le cabaret sauvage se déleste de ses attaches terrestres et nous partons tous pour un voyage autour du monde ou s'entremelent djembés, didgeridoo, guitare psyché, batterie, flute tibetaine (quel son magique et mystique), percussions, leitmotiv indiens ! On survole katmandou, bombay, essaouira, Abou-simbel (Ra, ce stupéfiant morceau) et tout le monde est aux anges dans cet étrange ovni aux allures de chapiteau de cirque ! 1h30 de magie, 1h30 de plaisir absolu, 1h30 d'énergie, 1h30 de danse frénétique, 1h30 d'osmose !
Voila, nous atterrisons, le public voudrait de nouveau décoller pour un voyage interethnique, les HT se retirent pour feter ensemble cet enième concert, les poupées asiatiques se retirent aussi (coincidence?), le public s'en va pour discuter dans les parcs alentour.
Hilight tribe est par essence un excellent groupe de live, de par son énergie scénique, sa connivence avec le public, le plaisir qu'ils éprouvent à jouer, la variété de leur instruments, la qualité sonore, la musique surnaturelle qu'ils degagent, l'aura qui les entourent. J'en reste pensif de voir à quel point ils peuvent transporter les foules vers les ahutes sphères, et je m'interroge toujours sur la fusion des cultures et la synergie qui en découlent. Quant aux Hilight Tribe, on ne peut que leur souhaiter le meilleur pour eux, une reconnaissance artistique qui devrait leur etre due, de grands et beaux voyages, et une profonde évolution spirituelle avec leur brahmane qui leur enseigne la sagesse millénaire des indes mystiques.
En souhaitant deja un nouveau concert à Paris, avec encore plus de plaisir, plus de magie, des innovations scéniques comme le spoken word, de nouveaux voyages vers la culture aborigène australienne, ls cultures mayas & aztèques, les cultures indiennes d'amérique, plus de leitmotiv transcendentaux issus de différentes religions, et plus de jumper-goas !