Bon, alors par où commencer... Le festival était initialement prévu à m'Hamid el-ghizlane, mais pour des raisons que nous ne connaîtrons jamais totalement (instabilité politique ? tempête de sable ? Certainement un peu des deux...), il aura finalement lieu à Merzouga, dans l'extrême sud-est du Maroc, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Algérie.
Première surprise, arrivés à l'hôtel qui servait de point de rdv (après 16h de car, encore faut-il préciser), il n'y a absolument personne. Nous apprenons que le point de rdv pour prendre la navette et rallier le site du festival a été transféré à un autre hôtel; après une heure et quelque de négociations, l'organisateur nous envoie une navette. OUF ! Il aura néanmoins fallu montrer patte blanche et expliquer que j'avais un live act avec moi.
Arrivés sur le site, première réaction : puuuuutaiiiiin, c'est MAGNIFIQUE ! La claque totale, on est en plein milieu du désert, dans les dunes, le son tourne déjà et il y a déjà un peu d'infrastructure. On se dit que si ils ont dû tout déplacer et remonter en cata, ils doivent pas encore avoir tout monté... J'essaie de récupérer la timetable, mon pass artiste et mes tickets bouffe, boisson, repas etc, mais après plusieurs heures d'attente, on me dit que ça sera pas possible avant le lendemain et que pour l'instant je peux aller faire la fête comme ça. Bon... direction le floor ! C'est parti pour une nuit à taper du pied sur de la full-on dans le désert sous une légère brise, même si pour l'instant il y a très peu de décos et de lights, c'est juste magique. Je m'endors au lever du jour dans ma tente, et je me réveille par 46 degrés, sous un soleil de plomb.
Et c'est là que tout a vraiment commencé. Je me dirige vers la tente des orgas pour récupérer mon pass et savoir quand je dois jouer; on me dit que pour le pass on verra plus tard que de toute façon y'en a pas besoin mais que je dois jouer là maintenant tout de suite, vu qu'ils sont "en panne de DJ"... On m'aide à sortir tout le matos et à tout porter jusqu'au mainstage, on branche le tout à l'arrache, mini balance, et c'est parti. J'ai rien pour me couvrir du soleil, je vois ni mon écran ni les pads de mon apc, je goutte de transpi sur mon matos, je loupe une transition sur deux mais le floor se remplit à vue d'oeil. On m'apporte une bière et une bouteille d'eau, je siffle la bière cul sec. Et là, je sais pas pourquoi... petit à petit je monte de 12 bpm, on zappe la forest et c'est parti pour un set hi-tech ! De plus en plus de monde sur le floor, je joue en totale impro et bieeen plus vite que d'habitude, mais c'est COOOOOOL !!! Je termine le live sous les applaudissements du dancefloor, en folie, une putain de bonne expérience. Je démonte tout le matos, les potos m'aident un peu, pétard, un litre d'eau cul sec, et je fais une des plus grosses erreurs de ma vie. Je repars à notre campement, pieds nus. Sauf qu'entre temps il fait grosso modo 50 degrés et que le sable est assez chaud pour cuire sa bouffe dessus...
Là dessus, on se rend compte qu'en fait il n'y aura ni hologrammes ni stands ni décos ni lasers, et qu'aucun line up n'a été prévu. Mais pour l'instant l'important c'est de survivre sous cette chaleur ! On passe la journée à fumer des pétards et à rencontrer du monde, et heureusement. Les rencontres, ça aura été le seul vrai gros point positif du festival en lui même.
Le soir commence à tomber, et on peine à le croire : le ciel se couvre de gros nuages d'orage !!!!!!!!!!! Un vent à décorner les beuhs commence à souffler, on démonte le campement en catastrophe et on s'abrite sous la toile des tentes, le sable vole dans tous les sens, même en étant couverts, on en bouffe par tous les trous, ça croque sous la dent. Et de grosses gouttes se mettent à tomber ! On vit une tempête au beau milieu du désert !!!!! On rivalise d'ingéniosité pour ne pas que les tentes s'envolent, tout en appréciant le caractère totalement improbable de la situation. Au fond, se battre contre la tempête dans le désert du Sahara, qu'est-ce qu'il peut y avoir de plus psychédélique ^^ ? La tempête se calme, le son a coupé. Il redémarrera brièvement, puis recoupera ensuite.
Et au fil des jours, le même scénario s'est inlassablement répété : soleil écrasant la journée et tempête le soir. Les locaux hallucinent, ils nous accusent d'avoir fâché Allah...
Il n'y aura que la nuit de vendredi à jeudi où tout se déroulera plus ou moins normalement, une nuit entière de son ininterrompu, avec enfin les lasers et UN PUTAIN DE LIVE ACT HI-TECH au lever du soleil, qui nous aura tous retourné le crâne ! Big up à mister -Z-, un dj et liveur Allemand avec qui j'aurai grave tripé sur le retour. Big up bro, you rock !
Mais le samedi, tout a basculé. En début de soirée, nous essuyons une énorme tempête, pire que toutes les autres. Planqués sous le barnum qui servait à bouffer, le matos de live dans le camping car des potes, on se demande comment on va finir. L'électricité saute, il n'est bien entendu plus question de son ni de quoi que ce soit. Au bout de deux heures, ça se calme. Nous allons voir l'étendue des dégâts, les tentes sont totalement inondées et toutes les affaires nagent dans 10cm d'eau. Par miracle, une de mes valises se révèlera étanche !
Nous sortons toutes les affaires mouillées sur le sable, démontons les tentes et nous allons admirer la scène du haut des dunes : le Sahara inondé avec des éclairs au loin et un arc-en-ciel, c'est pas le genre de choses qu'on voit deux fois dans sa vie... On se détend un peu, pétards, petit coup de whisky, on délire avec un bédouin qui fait du cross en brêle dans les dunes.
Tout à coup, on voit débarquer plusieurs 4x4 à pleine vitesse, mais pas ceux qui servaient de navette entre le site et les hôtels; ce sont des gens de Merzouga, des Berbères. Ils passent à toute allure en arrêtant tout le monde : une tempête monstrueuse se prépare pour la nuit, les oueds menacent de déborder vu tout ce qu'il a déjà plu, rien n'est prévu pour ça et ce n'est pas arrivé depuis plus de 25 ans, il faut évacuer MAINTENANT ou on risque de rester coincés là pendant plusieurs jours livrés à nous mêmes. Et la foudre commence à tomber très près tout autour de nous. Je finis par évacuer le site avec un Berbère qui connaît le désert comme sa poche, en 4x4 à travers les dunes vu que les pistes habituelles sont inondées et totalement impraticables. La traversée du désert sous la tempête, de nuit, c'est vraiment... unique. C'est des moments que je n'oublierai pas de sitôt !!!!!!!
J'ai atterri dans une petite maison d'hôte tenue par la famille du type qui m'a récupéré en 4x4, en ayant laissé tente, sac de couchage et tentures sur place, mais en ayant évité le pire, et avec mon matos : somme toute, c'est le principal. Au final, ça aura été une expérience exceptionnelle, même si ça ressemblait bien plus à man vs wild qu'à un festoche trance. Tout s'est fini sur un tajine magique et un litre de thé au safran, et une bonne nuit de sommeil dans une maison en torchis au toit en branchages.
Je ne veux critiquer personne, mais pour le coup, l'organisation s'est avérée défaillante sur ÉNORMÉMENT de choses, si les gens du coins n'avaient pas été là ça aurait été carrément dangereux.
Première surprise, arrivés à l'hôtel qui servait de point de rdv (après 16h de car, encore faut-il préciser), il n'y a absolument personne. Nous apprenons que le point de rdv pour prendre la navette et rallier le site du festival a été transféré à un autre hôtel; après une heure et quelque de négociations, l'organisateur nous envoie une navette. OUF ! Il aura néanmoins fallu montrer patte blanche et expliquer que j'avais un live act avec moi.
Arrivés sur le site, première réaction : puuuuutaiiiiin, c'est MAGNIFIQUE ! La claque totale, on est en plein milieu du désert, dans les dunes, le son tourne déjà et il y a déjà un peu d'infrastructure. On se dit que si ils ont dû tout déplacer et remonter en cata, ils doivent pas encore avoir tout monté... J'essaie de récupérer la timetable, mon pass artiste et mes tickets bouffe, boisson, repas etc, mais après plusieurs heures d'attente, on me dit que ça sera pas possible avant le lendemain et que pour l'instant je peux aller faire la fête comme ça. Bon... direction le floor ! C'est parti pour une nuit à taper du pied sur de la full-on dans le désert sous une légère brise, même si pour l'instant il y a très peu de décos et de lights, c'est juste magique. Je m'endors au lever du jour dans ma tente, et je me réveille par 46 degrés, sous un soleil de plomb.
Et c'est là que tout a vraiment commencé. Je me dirige vers la tente des orgas pour récupérer mon pass et savoir quand je dois jouer; on me dit que pour le pass on verra plus tard que de toute façon y'en a pas besoin mais que je dois jouer là maintenant tout de suite, vu qu'ils sont "en panne de DJ"... On m'aide à sortir tout le matos et à tout porter jusqu'au mainstage, on branche le tout à l'arrache, mini balance, et c'est parti. J'ai rien pour me couvrir du soleil, je vois ni mon écran ni les pads de mon apc, je goutte de transpi sur mon matos, je loupe une transition sur deux mais le floor se remplit à vue d'oeil. On m'apporte une bière et une bouteille d'eau, je siffle la bière cul sec. Et là, je sais pas pourquoi... petit à petit je monte de 12 bpm, on zappe la forest et c'est parti pour un set hi-tech ! De plus en plus de monde sur le floor, je joue en totale impro et bieeen plus vite que d'habitude, mais c'est COOOOOOL !!! Je termine le live sous les applaudissements du dancefloor, en folie, une putain de bonne expérience. Je démonte tout le matos, les potos m'aident un peu, pétard, un litre d'eau cul sec, et je fais une des plus grosses erreurs de ma vie. Je repars à notre campement, pieds nus. Sauf qu'entre temps il fait grosso modo 50 degrés et que le sable est assez chaud pour cuire sa bouffe dessus...
Là dessus, on se rend compte qu'en fait il n'y aura ni hologrammes ni stands ni décos ni lasers, et qu'aucun line up n'a été prévu. Mais pour l'instant l'important c'est de survivre sous cette chaleur ! On passe la journée à fumer des pétards et à rencontrer du monde, et heureusement. Les rencontres, ça aura été le seul vrai gros point positif du festival en lui même.
Le soir commence à tomber, et on peine à le croire : le ciel se couvre de gros nuages d'orage !!!!!!!!!!! Un vent à décorner les beuhs commence à souffler, on démonte le campement en catastrophe et on s'abrite sous la toile des tentes, le sable vole dans tous les sens, même en étant couverts, on en bouffe par tous les trous, ça croque sous la dent. Et de grosses gouttes se mettent à tomber ! On vit une tempête au beau milieu du désert !!!!! On rivalise d'ingéniosité pour ne pas que les tentes s'envolent, tout en appréciant le caractère totalement improbable de la situation. Au fond, se battre contre la tempête dans le désert du Sahara, qu'est-ce qu'il peut y avoir de plus psychédélique ^^ ? La tempête se calme, le son a coupé. Il redémarrera brièvement, puis recoupera ensuite.
Et au fil des jours, le même scénario s'est inlassablement répété : soleil écrasant la journée et tempête le soir. Les locaux hallucinent, ils nous accusent d'avoir fâché Allah...
Il n'y aura que la nuit de vendredi à jeudi où tout se déroulera plus ou moins normalement, une nuit entière de son ininterrompu, avec enfin les lasers et UN PUTAIN DE LIVE ACT HI-TECH au lever du soleil, qui nous aura tous retourné le crâne ! Big up à mister -Z-, un dj et liveur Allemand avec qui j'aurai grave tripé sur le retour. Big up bro, you rock !
Mais le samedi, tout a basculé. En début de soirée, nous essuyons une énorme tempête, pire que toutes les autres. Planqués sous le barnum qui servait à bouffer, le matos de live dans le camping car des potes, on se demande comment on va finir. L'électricité saute, il n'est bien entendu plus question de son ni de quoi que ce soit. Au bout de deux heures, ça se calme. Nous allons voir l'étendue des dégâts, les tentes sont totalement inondées et toutes les affaires nagent dans 10cm d'eau. Par miracle, une de mes valises se révèlera étanche !
Nous sortons toutes les affaires mouillées sur le sable, démontons les tentes et nous allons admirer la scène du haut des dunes : le Sahara inondé avec des éclairs au loin et un arc-en-ciel, c'est pas le genre de choses qu'on voit deux fois dans sa vie... On se détend un peu, pétards, petit coup de whisky, on délire avec un bédouin qui fait du cross en brêle dans les dunes.
Tout à coup, on voit débarquer plusieurs 4x4 à pleine vitesse, mais pas ceux qui servaient de navette entre le site et les hôtels; ce sont des gens de Merzouga, des Berbères. Ils passent à toute allure en arrêtant tout le monde : une tempête monstrueuse se prépare pour la nuit, les oueds menacent de déborder vu tout ce qu'il a déjà plu, rien n'est prévu pour ça et ce n'est pas arrivé depuis plus de 25 ans, il faut évacuer MAINTENANT ou on risque de rester coincés là pendant plusieurs jours livrés à nous mêmes. Et la foudre commence à tomber très près tout autour de nous. Je finis par évacuer le site avec un Berbère qui connaît le désert comme sa poche, en 4x4 à travers les dunes vu que les pistes habituelles sont inondées et totalement impraticables. La traversée du désert sous la tempête, de nuit, c'est vraiment... unique. C'est des moments que je n'oublierai pas de sitôt !!!!!!!
J'ai atterri dans une petite maison d'hôte tenue par la famille du type qui m'a récupéré en 4x4, en ayant laissé tente, sac de couchage et tentures sur place, mais en ayant évité le pire, et avec mon matos : somme toute, c'est le principal. Au final, ça aura été une expérience exceptionnelle, même si ça ressemblait bien plus à man vs wild qu'à un festoche trance. Tout s'est fini sur un tajine magique et un litre de thé au safran, et une bonne nuit de sommeil dans une maison en torchis au toit en branchages.
Je ne veux critiquer personne, mais pour le coup, l'organisation s'est avérée défaillante sur ÉNORMÉMENT de choses, si les gens du coins n'avaient pas été là ça aurait été carrément dangereux.