polo framboiz wrote :
L’OZORA 2011…Vais-je laisser aller ma plume trempée d’émotion à décrire la superbe symphonie de couleurs, de vie et de sensations qui anime cette campagne désormais mythique de la Hongrie centrale. Félicitant cette fine équipe anglo-hongroise qui nous offre une fois encore un espace réaménagé généreusement avec une habilité professionnelle et une imagination débordante.
De ses sculptures typiques gravés dans le sol et dans toutes les mémoires, de ses installations originales, du labyrinthe au magic garden en passant par les espaces shops, de ses structures en dur qui évoluent d’une année sur l’autre, de son dance floor magistral aux échos de couleurs et de transparences subtiles, de son chill majestueux et protecteur en forme de chapeau ruche, de ses cerfs volants rouges et bleus qui flottent dans le ciel, de ses bougies lampions qui montent vers la lune, de son camping spontané gigantesque et bien rangé…
bref de sa superbe anarchie éclatante de joie et de couleur qui en font à jamais l’un de plus grand festival trance monde ?
Mais je sens poindre mon ironie mordante et ma misanthropie chronique empoisonnée par mon besoin impétueux de faire des critiques virulentes gratuites et injustifiées.
Attention, ceux qui adorent ce festival sont priés de ne pas lire ce qui suit (ou du moins de s’engager à ne pas m’en tenir rigueur). Ce n’est que le contre coup de l’estime profonde que j’ai pour les gens qui l’organisent et le vivent.
L’état exagéré d’une déception ressentie et qui doit voir le jour de quelque manière que ce soit au risque de me rendre malade intérieurement et de me ronger ad vitalm eternam. En d'autres mots, c'est parce que j'aime vraiment ce festival et que j'y passe des moments magiques, que j'ai aussi besoin de dire ce qui va suivre.
Qu’il est pénible de revenir sur sa plage adorée et déserte et de constater qu’elle est devenue noire de monde et jonchée d’immondices. L’Ozora est un rêve qui va mourir de son succès. Amis tranceux, cette plage est précieuse, jetez les plans, arrêtez de faire des vidéos, n'en parlez plus autour de vous... Cela doit rester un secret.
Avec presque le double de monde, ce qui était une réunion familiale bon enfant s’est transformé en usine à colonie de masse pour pré-ados foncedés.
Les balances qu’on entend le plus sont celles qui vont de camping en camping pour peser la drogue, la langue principale est l’euro (on parle un peu Florin tout de même), les gens vont jusqu’à se peindre la liste des produits qu’ils proposent sur leur corps, les étiquettes pullulent et chacun semble animé par une course folle au produit.
On se rappelle des lieux en fonction des offres, des nationalités en fonction des drogues, des noms en fonction des quantités.
Le dance floor est surchargé, l’ambiance est au rapprochement scénique type concert. Peu de respect des corps, des espaces, des danses de chacun… Les gens sont très défoncés (bah oui à force), ils crient dans les oreilles pour baver des inepties ou demander/ proposer encore du produit. Bien entendu, j’exagère un peu et ce passage très virulent ne résume pas à lui seul tout le festival. De plus, ce que je décris est tout à fait compréhensible au vu du nombre de personnes présentes dans le festival, l'homme est moins intelligent en groupe.
Mais ce n’est pas parce que la responsabilité de chacun est moins visible dans les événements de masse que l’on doit pour autant se comporter comme un vulgaire consommateur. Il est important que ce festival garde le respect initial qu’il nous inspire à chacun depuis ses débuts.
Il aura manqué au public de cette année, un peu de maturité, de self-conscience, de responsabilité, de solidarité collective… (ha mais quel vieux con !!!! je me joins à mes détracteurs et anticipe leur réponse tout à fait justifiée).
Enfin, si je puis faire une dernière critique (objective celle là). Ce festival est sans doute le plus approprié pour une première fois, je crains qu’il ne le soit aussi pour une dernière fois. D’une année sur l’autre, force est de reconnaître que la musique ne change presque pas. Non content de passer les mêmes artistes, ils se retrouvent également à passer les mêmes tracks.
Peut être suis-je le seul à avoir eu la sensation d’être en train de danser à l’intérieur du futur trailer de l’année passée ? (je sais l’image est osée, mais je ne peux la décrire qu’ainsi).
Mais le prochain qui me passe du SHPONGLE, je lui fais avaler mon cendrier OZORA !! (bon d'accord, celle là non plus n'est pas objective)
Enfin, quel dommage que ce festival ne renouvelle pas un peu ses sources musicales (RAJA RAM? tu connais ???). Et surtout qu’il mette en valeur un peu plus ses artistes locaux. PSY baba !!! Irgum Burgum !!! Insector !!! sur le Main pendant 8h00, allez!!! (ok, là non plus... Soyons réaliste...imposons le faisable!)
(Attention... celle-là elle pique!)
Enfin, spéciale dédicace à toutes ces éminences spirituelles qui ont choisi de venir pour s’ouvrir à l’autre dans le respect et la générosité et qui parviennent à s’ouvrir sur le cosmos sans même savoir dire « merci » dans la langue du pays qu’ils sont en train de polluer de leur tourisme agressif de surconsommation diverse.
S’extasiant de pouvoir participer à ses beuveries colorées quand leur pays d’origine n’est pas assez permissif parce « trop évolué » ou que la mafia ne permet pas d’organiser chez eux un si bel événement.
Un dernier mot pour dire köszönöm !!! À tous ces bénévoles payés une misère pour qu’on puisse poser nos culs dorés et tripper, insouciants, en se disant que nous sommes dans le plus bel endroit du monde.
Le licra cache-t-il la misère d’un pays en reconstruction ? Les files de locaux s’improvisant taxi ? les familles aux visages marqués attendant la fin des festivités avec de grands sacs plastiques pour essuyer la plaine souillée de nos plaisirs salissants ?
L’engagement prompt et généreux de tous ces jeunes et moins jeunes bénévoles derrière les bars qui ont vu en une semaine s’écouler sous leurs yeux le PIB de leur pays, glisser dans une seule main l’équivalent de leur salaire mensuel.
Ce n’est parfois pas grand-chose, mais un petit mot en dit long. Egészségedre les tranceux !
He bé, ca donne moins envie (1 de moins a ozora...)