On est d’abord reçu par deux grands masques senoufo quetzacoatlé peints à la day-glo (ou serait-ce le masque du gardien des mystérieuses cités d’or ?) au milieu d’un ersatz de forêt d’émeraude dont la canopée n’est autre que le chapiteau du cabaret sauvage. Parfait, je me sens d’humeur précolombienne ce soir, prêt dans ma tenue bleu jade pour un grand voyage en compagnie de Mixtli de Jennings, de Bernal Diaz ou de Maiana de Mitton, à la recherche du dernier codex Maya, des anciens de Mu-Mu ou de Cibola ; avec pour drapeau le logo de Hilight Tribe, moderne incarnation de la Pierre du Soleil. La dernière fois, en avril dernier, c’était plutôt ambiance Arrakis avec Hilight Tribe et Matrix avec Juno reactor. Du Mérovingien, je deviens Mexcicatl.
La faune est nombreuse, jeune, tonique, plus féminine et moins Mad max ; mais assoiffée d’or liquide et d’aventures d’un soir. Au passage, aperçu un joli tatouage d’un oiseau aztèque sur une indigène, un beau palmier de dreadlocks, un ange, un fils de Thor, un masque à plumes sous champis, un vigile cerbère, un lutin hirsute, un dragon, une elfe, un farfadet… Et pourtant, ce soir les looks sont moins à la fête qu’il y a quelques années…
Premier son, première vibration de didgeridoo, l’appel aux danseurs est lancé. Toujours aussi fascinant à quel point un instrument aussi simple puisse être une extension de la voix humaine et la transcende pour lui donner du coffre, de la puissance et de la complexité et puisse déclencher un tel état de liesse et de transe collective. Kaophonic tribu monte sur scène, percute les gongs et lance de longues tirades phoniques de leur didgeridoo pour obtenir un son lourd et puissant, idéal pour une fête fleuri aztèque. Et c’est parti pour un set tout en puissance, ou l’envoûtement vocal l’emporte sur des paroles en Kobaien ; la foule danse et percute des pieds et s’ébaudit de voir un couple aux turbans se réverbérer leur sonorités vocales et percussives.
Pause brouhaha dehors pour fumer le calumet à regarder les jeunes femmes; et à défaut d’octli, un extrait de coca.
Retour dans le Teocalli, la grande célébration commence. J’ai eu beau me positionner stratégiquement comme à chaque fois au nombre d’or de la salle, il va falloir réduire et partager son empreinte sur le dancefloor car il y a beaucoup de monde ce soir. Le choc des tam-tam commence, en 3D en plus. Hilight Tribe monte sur scène, toujours avenant et le smile aux lèvres, Roots parait rajeuni (sûrement un effet de la 3D !) et Greg colle sa bush au didgeridoo.
Première vibe, et déjà le public est au diapason et ne va pas décrocher de tout le concert. Les Hilight Tribe non plus d’ailleurs ! Deux heures (mais le temps a-t-il encore sa place dans ce voyage spatio-temporel ?) de set insoutenable tant la rythmique est ininterrompu et entraînante. Le public n’arrive plus à suivre le martèlement des percussions tant la maîtrise et l’aisance est l’apanage des lamas blancs. On enchaîne vague après vague, les heats originaux se combinent, il y a 300 poings levés pour soutenir les déferlantes soniques, les leitmotivs vocaux sont repris par le public pour une extase collective. Ludo jumpe d’une percussion à une autre, mais ne nous gratifie pas de son fameux geste de percu du coude (appelons cela un muay thai !), Greg livre des phases de didgeridoo d’une longueur hallucinante tout en lançant des rafales d’énergie de sa main Impossible de reconstituer après coup la playlist, il ne s’agit que d’un rave aborigène ou le souvenir fugitif d’un état collectif de transe supplante toute tentative d’analyse. On se réveille et ce condensé apparaît n’avoir duré qu’une seconde, quand ils se congratulent et partent en catimini. Personne n’est dupe, le Dungchen n’a pas encore sonné. Final sur Free Tibet, excellent morceau qui invoque plus le 14 Juillet 1969 à Katmandou auprès du public qu’un essai de David-Néel, pour satisfaire un public qui serait bien resté encore bien plus longtemps s’il ne fallait qu’un voyage ait une fin. Le public est arrivé à bon port, enthousiasmé de la traversée et revigoré de cette décharge musicale.
Un concert de plus pour Hilight Tribe, un premier concert pour nombreux jeunes, et toujours cette phénoménale énergie collective qui me fascine toujours autant ! Pour moi, un grand plaisir de participer à ce happy test annuel, de renouer avec la danse, de m’évader dans un monde onirique et de penser en dansant à cet article. Et oui, à quoi pensiez-vous, vous quand vous dansiez à ce concert ?
La faune est nombreuse, jeune, tonique, plus féminine et moins Mad max ; mais assoiffée d’or liquide et d’aventures d’un soir. Au passage, aperçu un joli tatouage d’un oiseau aztèque sur une indigène, un beau palmier de dreadlocks, un ange, un fils de Thor, un masque à plumes sous champis, un vigile cerbère, un lutin hirsute, un dragon, une elfe, un farfadet… Et pourtant, ce soir les looks sont moins à la fête qu’il y a quelques années…
Premier son, première vibration de didgeridoo, l’appel aux danseurs est lancé. Toujours aussi fascinant à quel point un instrument aussi simple puisse être une extension de la voix humaine et la transcende pour lui donner du coffre, de la puissance et de la complexité et puisse déclencher un tel état de liesse et de transe collective. Kaophonic tribu monte sur scène, percute les gongs et lance de longues tirades phoniques de leur didgeridoo pour obtenir un son lourd et puissant, idéal pour une fête fleuri aztèque. Et c’est parti pour un set tout en puissance, ou l’envoûtement vocal l’emporte sur des paroles en Kobaien ; la foule danse et percute des pieds et s’ébaudit de voir un couple aux turbans se réverbérer leur sonorités vocales et percussives.
Pause brouhaha dehors pour fumer le calumet à regarder les jeunes femmes; et à défaut d’octli, un extrait de coca.
Retour dans le Teocalli, la grande célébration commence. J’ai eu beau me positionner stratégiquement comme à chaque fois au nombre d’or de la salle, il va falloir réduire et partager son empreinte sur le dancefloor car il y a beaucoup de monde ce soir. Le choc des tam-tam commence, en 3D en plus. Hilight Tribe monte sur scène, toujours avenant et le smile aux lèvres, Roots parait rajeuni (sûrement un effet de la 3D !) et Greg colle sa bush au didgeridoo.
Première vibe, et déjà le public est au diapason et ne va pas décrocher de tout le concert. Les Hilight Tribe non plus d’ailleurs ! Deux heures (mais le temps a-t-il encore sa place dans ce voyage spatio-temporel ?) de set insoutenable tant la rythmique est ininterrompu et entraînante. Le public n’arrive plus à suivre le martèlement des percussions tant la maîtrise et l’aisance est l’apanage des lamas blancs. On enchaîne vague après vague, les heats originaux se combinent, il y a 300 poings levés pour soutenir les déferlantes soniques, les leitmotivs vocaux sont repris par le public pour une extase collective. Ludo jumpe d’une percussion à une autre, mais ne nous gratifie pas de son fameux geste de percu du coude (appelons cela un muay thai !), Greg livre des phases de didgeridoo d’une longueur hallucinante tout en lançant des rafales d’énergie de sa main Impossible de reconstituer après coup la playlist, il ne s’agit que d’un rave aborigène ou le souvenir fugitif d’un état collectif de transe supplante toute tentative d’analyse. On se réveille et ce condensé apparaît n’avoir duré qu’une seconde, quand ils se congratulent et partent en catimini. Personne n’est dupe, le Dungchen n’a pas encore sonné. Final sur Free Tibet, excellent morceau qui invoque plus le 14 Juillet 1969 à Katmandou auprès du public qu’un essai de David-Néel, pour satisfaire un public qui serait bien resté encore bien plus longtemps s’il ne fallait qu’un voyage ait une fin. Le public est arrivé à bon port, enthousiasmé de la traversée et revigoré de cette décharge musicale.
Un concert de plus pour Hilight Tribe, un premier concert pour nombreux jeunes, et toujours cette phénoménale énergie collective qui me fascine toujours autant ! Pour moi, un grand plaisir de participer à ce happy test annuel, de renouer avec la danse, de m’évader dans un monde onirique et de penser en dansant à cet article. Et oui, à quoi pensiez-vous, vous quand vous dansiez à ce concert ?