Chasse aux Ravers à Paris : des dizaines de blessé-es lors d'une Fête de la Musique Libre
Communiqué de presse du dimanche 21 juin 2009
Ce samedi 20 avril, une quinzaine de chars sonorisés et plusieurs milliers de Ravers ont défilé dans une ambiance festive à l’occasion d’une « Free Parade », manifestation en faveur des valeurs d'autonomie, de partage, de gratuité et de liberté (http://www.freeparadeparis.org/). En cette veille de fête de la musique, cet événement était aussi porteur d’un message d’alerte et d’inquiétude des acteurs et des actrices de cette scène musicale. Cette mobilisation visait à dénoncer la répression que subit la Tekno Libre (musique techno non-marchande), faisant ainsi écho aux manifestations de la semaine passée, qui avaient rassemblé plus de 1000 teufeurs et teufeuses dans les rues d'Évreux et de Mulhouse. C’est en effet toute une mouvance musicale et culturelle qui est en proie à une répression drastiquement durcie depuis quelques mois, dont le « traditionnel » Teknival du 1er mai 2009 (festival autogéré rassemblant plusieurs milliers de Ravers et dont Nicolas Sarkozy s'était engagé à faciliter la tenue chaque année) a constitué le point d’orgue : plus de 30 « Sounds Systems » français ont été arbitrairement saisis par les autorités de l’État (http://www.systematek.org/gargouilles/), qui ont réquisitionné tout le matériel de sonorisation de ces collectifs musicaux, artistiques et culturels (matériel dont la valeur peut être estimée à deux ou trois millions d'euros !). Des centaines de personnes se retrouvent ainsi dépossédées (voire ruinées) pour avoir voulu offrir des fêtes autonomes et non-commerciales. Une répression sans précédent en près de 20 ans de Zones d'Autonomie Temporaire festives...
À l’ère du numérique, saisir le matériel sonore n'est il pas une nouvelle forme d'autodafé ?
À la fin de cette Free Parade les manifestant-es ont décidé de prolonger la « teuf » au bois de Boulogne, en célébrant dès minuit une Fête de « leur » Musique, conçue comme une légitime mise en accusation de la réduction croissante du droit d'expression des artistes et musiciens amateurs lors des festivités officielles du 21 juin.
Quelques centaines de personnes se trouvaient déjà sur le site lorsqu'une cinquantaine d'agents de la B.A.C et de policiers en tenues anti-émeute, bientôt rejoints par de nombreux renforts, ont violemment chargé la foule à coups de matraques. Les gens se sont alors regroupés pour éviter les coups et protéger le matériel sonore. En dépit de cette réaction manifestement pacifique, la police a poursuivi les charges au moyen de grenades lacrymogènes et de pistolets flash-balls, parfois de façon particulièrement dangereuse (tirs tendus ou même à bout portant, en direction du buste ou du visage, etc.). Des individus à terre ont été roués de coups de pieds et aspergés de gaz ; un handicapé, membre de Médecins du Monde (MDM), fut même jeté hors de son fauteuil roulant avant d'être molesté au sol. Au passage, les forces de police ont volontairement détérioré des véhicules et du matériel appartenant aux fêtards.
Empêchant l'accès aux véhicules, la police a pendant plusieurs heures conduit une véritable « chasse aux Ravers », n’hésitant pas à lâcher des chiens à leur poursuite… Une attitude d’autant plus paradoxale que les Sound Systems avaient commencé à partir dès l’intervention policière.
Tandis que les membres de Médecins Du Monde tentaient d’effectuer des premiers soins, les policiers ont interdit l'accès aux pompiers venus secourir les blessé-es. En plus des dizaines de blessé-es à déplorer, nombre de personnes se trouvent en état de choc suite à cette longue nuit où les forces de l’ordre ont fait preuve d'une violence inconcevable face à des jeunes qui dansaient paisiblement au bord d'un lac attendant l’aube d’un 21 juin normalement placé sous les auspices de la musique...
Nous demandons donc la libération immédiate des quatre interpelé-es et la restitution de tous les Sound Systems saisis, ainsi que l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des acteurs et des actrices de la mouvance Tekno !
Communiqué de presse du dimanche 21 juin 2009
Ce samedi 20 avril, une quinzaine de chars sonorisés et plusieurs milliers de Ravers ont défilé dans une ambiance festive à l’occasion d’une « Free Parade », manifestation en faveur des valeurs d'autonomie, de partage, de gratuité et de liberté (http://www.freeparadeparis.org/). En cette veille de fête de la musique, cet événement était aussi porteur d’un message d’alerte et d’inquiétude des acteurs et des actrices de cette scène musicale. Cette mobilisation visait à dénoncer la répression que subit la Tekno Libre (musique techno non-marchande), faisant ainsi écho aux manifestations de la semaine passée, qui avaient rassemblé plus de 1000 teufeurs et teufeuses dans les rues d'Évreux et de Mulhouse. C’est en effet toute une mouvance musicale et culturelle qui est en proie à une répression drastiquement durcie depuis quelques mois, dont le « traditionnel » Teknival du 1er mai 2009 (festival autogéré rassemblant plusieurs milliers de Ravers et dont Nicolas Sarkozy s'était engagé à faciliter la tenue chaque année) a constitué le point d’orgue : plus de 30 « Sounds Systems » français ont été arbitrairement saisis par les autorités de l’État (http://www.systematek.org/gargouilles/), qui ont réquisitionné tout le matériel de sonorisation de ces collectifs musicaux, artistiques et culturels (matériel dont la valeur peut être estimée à deux ou trois millions d'euros !). Des centaines de personnes se retrouvent ainsi dépossédées (voire ruinées) pour avoir voulu offrir des fêtes autonomes et non-commerciales. Une répression sans précédent en près de 20 ans de Zones d'Autonomie Temporaire festives...
À l’ère du numérique, saisir le matériel sonore n'est il pas une nouvelle forme d'autodafé ?
À la fin de cette Free Parade les manifestant-es ont décidé de prolonger la « teuf » au bois de Boulogne, en célébrant dès minuit une Fête de « leur » Musique, conçue comme une légitime mise en accusation de la réduction croissante du droit d'expression des artistes et musiciens amateurs lors des festivités officielles du 21 juin.
Quelques centaines de personnes se trouvaient déjà sur le site lorsqu'une cinquantaine d'agents de la B.A.C et de policiers en tenues anti-émeute, bientôt rejoints par de nombreux renforts, ont violemment chargé la foule à coups de matraques. Les gens se sont alors regroupés pour éviter les coups et protéger le matériel sonore. En dépit de cette réaction manifestement pacifique, la police a poursuivi les charges au moyen de grenades lacrymogènes et de pistolets flash-balls, parfois de façon particulièrement dangereuse (tirs tendus ou même à bout portant, en direction du buste ou du visage, etc.). Des individus à terre ont été roués de coups de pieds et aspergés de gaz ; un handicapé, membre de Médecins du Monde (MDM), fut même jeté hors de son fauteuil roulant avant d'être molesté au sol. Au passage, les forces de police ont volontairement détérioré des véhicules et du matériel appartenant aux fêtards.
Empêchant l'accès aux véhicules, la police a pendant plusieurs heures conduit une véritable « chasse aux Ravers », n’hésitant pas à lâcher des chiens à leur poursuite… Une attitude d’autant plus paradoxale que les Sound Systems avaient commencé à partir dès l’intervention policière.
Tandis que les membres de Médecins Du Monde tentaient d’effectuer des premiers soins, les policiers ont interdit l'accès aux pompiers venus secourir les blessé-es. En plus des dizaines de blessé-es à déplorer, nombre de personnes se trouvent en état de choc suite à cette longue nuit où les forces de l’ordre ont fait preuve d'une violence inconcevable face à des jeunes qui dansaient paisiblement au bord d'un lac attendant l’aube d’un 21 juin normalement placé sous les auspices de la musique...
Nous demandons donc la libération immédiate des quatre interpelé-es et la restitution de tous les Sound Systems saisis, ainsi que l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des acteurs et des actrices de la mouvance Tekno !