Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore. Sa densité est voisine de celle de l’air. Sa présence résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Il diffuse très vite dans l’environnement.
Il agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l’organisme, se fixe sur l’hémoglobine :
- 0,1 % de CO dans l’air tue en une heure
- 1 % de CO dans l’air tue en 15 minutes
- 10% de CO dans l’air tuent immédiatement.Le monoxyde de carbone (CO) est inhalé dans l’air et absorbé par les poumons lors de la respiration. Ses propriétés toxiques sont le résultat de sa combinaison avec l’hémoglobine, protéine qui transporte habituellement l’oxygène dans le sang. Cette liaison aboutit à la formation d’un composé relativement stable, la carboxyhémoglobine (HbCO), qui empêche l’hémoglobine de jouer son rôle de transporteur de l’oxygène vers les tissus. En raison de l’affinité beaucoup plus grande de l’hémoglobine pour le CO que pour l’oxygène, lorsque l’on inspire de l’air contenant du CO, celui ci se fixe préférentiellement sur l’hémoglobine, prenant ainsi la place de l’oxygène. Le CO peut également se combiner à d’autres protéines, tels la myoglobine du muscle et certains cytochromes.
La réaction de formation de la carboxyhémoglobine est réversible, ce qui permet l’élimination du CO par voie respiratoire soit en replaçant le sujet dans une atmosphère saine, soit en lui faisant respirer de l’oxygène, éventuellement à forte pression (oxygénothérapie hyperbare).
Tous les types d’appareils, quel que soit le combustible utilisé, sont une source de monoxyde de carbone, en quantité variable selon la nature de ce combustible et la qualité de la combustion :- les chaudières à bois, à charbon, à gaz, ou à fioul
- les chauffe-eau et chauffe-bain
- les inserts de cheminées, les poêles
- les chauffages mobiles d’appoint
- les cuisinières à bois, à charbon, ou à gaz
- les moteurs automobiles dans les garages
- les groupes électrogènes à essence ou à fioul et tout moteur thermique fixe ou mobile- les appareils « de fortune » type brasero
l existe deux types d’intoxication :
- l’intoxication aiguë, qui entraîne une intervention des secours en urgence et se manifeste par des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire un coma et le décès ;
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l’intoxication chronique, qui entraîne des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. Difficilement détectable, elle peut entraîner, à la longue, des troubles cardiaques ou respiratoires. Ce type d’intoxication est actuellement suspectée de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.Des signes cliniques peu spécifiques
Les signes cliniques ne sont pas spécifiques :
Fatigue, maux de tête, vertiges, malaises, étourdissements nausées, dyspnée, troubles de la vision, de l’odorat ou du goût, troubles du sommeil, de la mémoire, de l’attention, douleurs thoraciques, abdominales, musculaires, respiration irrégulière, coloration rouge de la peau (souvent pris par erreur pour un teint rosé chaud dû à la chaleur du feu) peuvent être rencontrés à des fréquences variables.
Le CO a été décrit comme « le grand imitateur » car les intoxications donnent lieu à un grand nombre de faux diagnostics de grippe, de gastro-entérites ou d’autres affections bénignes. Par ailleurs, les intoxications au CO se manifestent souvent en décompensant un mauvais état cardiaque ou cérébral sous-jacent. Le fait qu’une explication toute prête soit disponible pour expliquer les symptômes observés conduit probablement à une sous-estimation des intoxications au CO survenant chez des malades « vasculaires » connus.
Trois situations cliniques particulières méritent d’être notées :
la femme enceinte (risque élevé pour le fœtus), l’enfant de moins de deux ans (présentation atypique, par exemple cris), personnes âgées (les signes non spécifiques peuvent être attribués à tort à l’âge).
TOUT SUR :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/intox_co/sommaire.htm