Ouf... Assez embrouillé quand même, cette histoire.
Tout ça pour dire qu'il faut être prudent et qu'il suffit pas de faire usage de telle ou telle plante pour acquérir la sagesse...
Je pense qu'on peut tous être d'accord.
Je vous colle un article qui est parru dans libé aujourd'hui.
Les passionés n'y apprendront pas grand chose.
Mais c'est ça permet de voir sous quelle forme le sujet parvient au grand public...
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Expériences. Inspirés par les pratiques chamaniques, de plus en plus d'Occidentaux goûtent à des drogues naturelles ancestrales.
Des plantes qui dépotent
Par Arnaud AUBRON
jeudi 22 avril 2004 (Liberation - 06:00)
Les plantes, Max (1), qui a grandi en forêt de Fontainebleau, les connaît depuis toujours. Toutes les plantes : «A 14 ans, j'ai semé mon premier pavot à opium... La police a fait une descente et mes parents m'ont mis à la porte.» Loin de se décourager, l'apprenti sorcier saute sur l'occasion lorsque, quelques années plus tard, il se voit proposer par un ami hollandais une plante alors en vogue : la Salvia divinorum, «sauge des devins». «Au début, je n'ai rien senti, se souvient-il. Mais j'ai réessayé. Sous toutes ses formes. Jusqu'à ce qu'un soir je finisse par sortir de mon corps. C'était très impressionnant. La Salvia n'est pas vraiment une drogue, plutôt une grille de compréhension. Tu as l'impression d'atteindre une forme d'harmonie.» Max a aujourd'hui 35 ans. Travaille dans l'informatique. Grâce à la Salvia, il a quasi abandonné l'alcool et le cannabis, qu'il consommait sans modération, mais fait pousser et goûte, avec prudence, toute sorte de plantes et décoctions aux noms et aux effets plus exotiques les uns que les autres : peyotl, iboga, Hawaïan Baby Woodrose, wild dagga, kava... «En ce moment, je cultive un ginseng à force de cheval.»
«Rude expérience». Surfant sur l'Internet et sur un intérêt croissant pour la spiritualité et les savoirs traditionnels, les «techniques archaïques de l'extase», selon l'expression de Mircea Eliade, reviennent à la mode en Occident. Depuis quelques années, la plupart des plantes «visionnaires», servant aux chamanes de Sibérie ou d'ailleurs, sont en vente sur des sites anglais, néerlandais ou même français. Livrées à domicile. Au cinéma (le Blueberry de Jan Kounen), dans les livres (Ngenza, cérémonie de la connaissance, de Vincent Ravalec), la musique (récit initiatique sur fond techno)... les chamanes font un malheur. «Il suffit d'écrire ce mot sur une affiche pour être sûr de faire salle comble», constatent Frédérick Bois-Mariage et Annick Darley, qui rédigent une thèse sur l'ayahuasca, décoction utilisée par des guérisseurs amazoniens. «En Occident, ça ne coïncide pas du tout avec les populations habituellement décrites comme "toxicomanes". Car, si elle peut s'avérer enrichissante, l'expérience est rude, il y a des interdits stricts, des prescriptions à respecter. C'est tout le contraire de l'éclate.» Pour découvrir ces pratiques, des Occidentaux en quête de développement personnel ou d'un supplément de sacré, des scientifiques et des thérapeutes se rendent dans la forêt amazonienne. Des «chamanes urbains» initient même désormais à l'ayahuasca et à d'autres plantes enthéogènes (qui donnent le sentiment du divin) en Europe ou aux Etats-Unis.
Sursis. Mais les psychonautes, ces voyageurs immobiles, restent discrets et apprécient peu qu'on s'intéresse à leur passion. Pour «voyager» heureux, voyageons cachés. Car, bien que leur statut soit des plus flous, la plupart de ces plantes sont légales en France... Mais en sursis : «L'absence de classement se justifie tout à fait pour ces substances qui font l'objet d'une consommation locale ritualisée ne donnant pas lieu à des abus, explique Yann Bisiou, professeur de droit et coauteur du Droit de la drogue. On peut craindre toutefois que le développement du Web ne favorise le commerce de ces plantes et l'apparition de consommations hédonistes.» Un rapide tour sur le Net suffit à se faire une idée de l'intérêt suscité : forums, sites marchands et d'information s'y multiplient. Même si les psychonautes restent aujourd'hui une toute petite minorité. «Et interdire, estime Yann Bisiou, c'est prendre le risque de faire connaître ces pratiques marginales. Il n'y a pas pour autant de "vide juridique". Si l'usage de ces substances peut difficilement être poursuivi pénalement, en promouvoir l'usage récréatif peut parfaitement être sanctionné.»
Pas si simple. Difficile en effet d'interdire à ce seul motif le commerce de la noix muscade, hallucinogène et très dangereuse à forte dose. Car les espèces concernées sont innombrables. «On n'arrête pas le progrès, s'amuse-t-on à la Milad (Mission de lutte antidrogue), on a même entendu parler de consommation de fleurs de pensée...» Le Datura, apprend-on également sur un site de jardinage qui en vend, «est une très belle plante qui se cultive comme une annuelle ornementale, très efficace contre le doryphore de la pomme de terre». Puis, plus bas : «Toutes les parties du Datura sont toxiques.» Chez les amateurs de sensations fortes, il est en effet réputé. Et redouté. Hallucinations et trou noir garanti. Accidents fréquents. Et parfois des morts.
«Comprendre». «Certaines de ces plantes ont des effets puissants. Il faut connaître et comprendre certaines choses avant de les utiliser», avertit l'écrivaine Michka, du musée du Fumeur. Et de rappeler que le tabac, plante enthéogène par excellence, utilisée comme remède par les Indiens, est devenu un poison violent en combinant cigarette industrielle et mode de vie occidental.
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