Petit rapport qui, je l’espère, sera suffisamment clair et synthétique pour permettre à ceux qui se posent des questions de faire un choix en toute sérénité.
On entend beaucoup de choses sur les nouvelles surfaces de contrôle MIDI qui fleurissent depuis quelques années et ont noyés le marché sous une avalanche de références, à grands coups de campagnes marketing et de chiffres grandiloquents.
Un petit rappel qui me semble essentiel sur les signaux audio et les supports de ces derniers.
Une affirmation que j’entends souvent et qui me fait bondir : « Même un bon fichier WAV ne vaudra jamais un CD. » Pardon ? Pour rappel, le CD-ROM est un support NUMERIQUE qui ne peut, en aucun cas, contenir un signal audio ANALOGIQUE. Partant de là, j’aimerai bien que l’on m’explique la différence entre un fichier CDA – 16 bits – 44.1 Khz - 1411Kb/s (les fichiers contenus sur les CD Audio donc) et un fichier WAV – 16 bits – 44.1 Khz - 1411Kb/s. Ce n’est pas une question rhétorique, si quelqu’un est capable d’expliquer, arguments techniques à l’appui, qu’il existe une différence effective de qualité entre ces deux formats, je serais ravi qu’il le fasse, me permettant ainsi de me coucher plus intelligent (ou moins idiot) ce soir
Ensuite, concernant le débat qui fait rage entre les fervents défenseurs du Vinyl et les adeptes du CD, et à partir de mes modestes connaissances (qui ne sont ni parfaites ni exhaustives !), j’aurais tendance à dire que l’un n’est pas « meilleur » que l’autre, la qualité du signal audio diffusé à partir de l’un ou l’autre de ces supports est différente, mais pas « meilleure ». Les capacités d’échantillonnage et de synthèse sonore offertes par les outils numériques actuels sont réellement impressionnantes ; la fameux synthé « Moog » qui jusqu’à peu n’avait connu que de médiocres émules numériques a aujourd’hui des équivalents virtuels très performants et d’une qualité tout à fait satisfaisante. La finesse du « découpage » en échantillons numériques des signaux audio est aujourd’hui telle que l’oreille humaine de l’auditeur lambda a bien du mal à faire la différence entre un signal d’origine numérique ou analogique (je dis « d’origine » car je rappelle qu’avant diffusion finale par les haut-parleurs, tout signal est obligatoirement reconvertis en signal analogique par le biais de convertisseurs).
Cependant, il demeure un fait inhérent au principe même de l’échantillonnage : tout signal numérique présentera nécessairement une micro perte d’informations par rapport à un signal analogique. Bien que celle-ci soit, dans le cas d’un signal audio numérique de qualité, quasiment imperceptible, elle entraîne comme conséquence l’impression d’un son plus « froid ». Cela ne signifie pas que le son diffusé sera de mauvaise qualité, désagréable à l’écoute, loin de là, mais la micro perte d’informations, qui concerne souvent des harmoniques naturelles complexes, presque inaudibles (situés aux limites du spectre sonore audible) mais tout de même présentes, entraîne un « appauvrissement » du son, qui le rend plus « artificiel » et moins « naturel ». Pour autant, cela reste une question d’appréciation et de goût. Certains préfèreront le son plus « chaud » restitué par des supports analogiques tels que les vinyls, d’autres s’accommoderont parfaitement du son plus « froid » (mais de qualité tout de même !) qu’offre les supports numériques.
A mon sens, il est donc malhonnête de prétendre que les vinyls surpassent et surpasseront toujours les supports numériques, dans le sens où c’est avant tout une question de goût.
Pour en arriver aux surfaces de contrôles MIDI, appelées communément « contrôleurs », le nombre impressionnant de références qui existent aujourd’hui rend difficile le choix de l’un plutôt qu’un autre. Petit rappel : les contrôleurs ne sont en réalité que des « coquilles vides », une interface matérielle permettant d’utiliser les fonctions d’un logiciel de DJing sans avoir à utiliser votre souris ou votre clavier. Ce propos est toutefois à nuancer concernant les contrôleurs offrant une fonction « Stand Alone », qui permet de l’utiliser comme une table de mixage en compléments de platines Vinyls ou CD (sans ordinateur donc).
Après avoir passer un certain temps à étudier les différentes offres et les paramètres fondamentaux qui définissent la « qualité » d’un contrôleur, voici mes modestes conclusions :
Il y a, à mon sens, trois critères à considérer pour juger de la qualité d’un contrôleur, que chacun hiérarchisera comme il l’entend en fonction de ses besoins :
-La qualité de la carte audio et du convertisseur D/A embarqués dans le contrôleur ;
-La qualité (fiabilité, solidité et robustesse) des matériaux utilisés et de la conception générale de la machine ;
-Le nombre et la complexité des contrôles (potars, faders, boutons, etc) présents sur le contrôleur.
J’ai énuméré ces critères dans l’ordre d’importance que je me suis fixé, chacun est donc libre de les réorganiser selon ses propres attentes.
Sur le marché actuel, un très grand nombre d’acteurs proposent un nombre de produits encore plus grand. Beaucoup de petites marques proposent aujourd’hui des produits très alléchants sur le papier, offrant un nombre de contrôle MIDI impressionnant à des prix très abordables. Mais qu’en est-il vraiment de la qualité de ces machines « entrée de gamme » ?
Aux termes de mes recherches, voici ce que je comprends du marché de l’entrée de gamme :
Il y a deux optiques, proposer un grand nombre de fonctionnalités au détriment de la qualité de la carte son et des matériaux OU proposer un ensemble de fonctionnalités plus réduites mais une construction plus robuste et une carte son plus performante.
La première démarche est adoptée par la plupart des « petits constructeurs » (Gemini, Mixvibes, Reloop, Hercules, etc). Les contrôleurs proposés par ces marques offrent souvent un grand nombre de contrôles MIDI, des fonctions avancés de boucle automatique, d’effets en chaîne, etc. Mais ceci se fait souvent au détriment de la qualité des composants, de la carte son et du convertisseur D/A intégré.
La seconde approche, celles des « grands constructeurs » (Pioneer, Native Instrument, Denon, Allen & Heath) favorisera plutôt la solidité et la fiabilité, ainsi que la qualité de la carte son et du convertisseur, aux nombres et à la complexité des contrôles MIDI proposés. Je rappel que je considère uniquement « l’entrée de gamme », les modèles haut de gamme de chez Allen & Heath par exemple combineront souvent les avantages des deux approches, mais pour des prix bien plus élevés !
Donc, pour enfin en arriver au choix d’un contrôleur, j’aurais tendance à dire qu’il faut privilégier la qualité de la carte son et des matériaux au nombre de contrôles MIDI. En effet, il est bien inutile d’avoir accès à des fonctions de mix poussées si le son qui sort de votre contrôleur est au final « laid ». Une mauvaise carte son et un mauvais convertisseur restitueront toujours un signal médiocre, et il n’y a rien de plus frustrant que d’avoir l’impression d’écouter un mauvais MP3 quand vous mixer des fichiers WAV bien encodés.
Suivant cette logique, voici les produits que je conseillerai :
Les modèles DDj T1 et DDj S1 de chez Pioneer, respectivement pour les logiciels Traktor et Itch, dont les prix oscillent entre 800 et 900 € pièce. En revanche, on évitera absolument l’ignoble DDj Ergo, qui n’est qu’un bout de plastique clignotant et démontre que, même quand on s’appelle Pioneer, on peut sortir des bouses.
Les Kontrol S2 et S4 de chez Native Instrument : en plus d’être solide et bien finis, ils sont parfaitement optimisés pour une utilisation avec le logiciel Traktor. De plus, ils sont tous les deux fournis de base avec la version Pro de Traktor 2 (90€ sinon). Le S2 coûte environ 500€, le S4 800.
Enfin, les modèles MC3000 et MC6000 de chez Denon. Très robustes, biens finis, intégrant de bonnes cartes sons et proposant un panel de contrôles assez large, ils nécessitent d’être mappés avant tout utilisation avec Traktor ou Itch, ce qui nécessite un peu de temps et de compétences, mais les rend aussi plus ouverts pour l’utilisation avec d’autres logiciels. Ils sont fournis avec des versions LE de Traktor et Itch, et coûtent environ 500€ pour le 3000 et 750€ pour le 6000.
Personnellement, je m’oriente vers le MC3000 de chez Denon pour mon futur contrôleur, mais tous ces produits se valent et présentent l’avantage de garantir une qualité de signal audio très acceptable. Disons, pour ne pas froisser les puristes, que ces machines conviendront pour des applications allant d’ « Amateur » à « Semi professionnelle », mais qu’il faudra nécessairement s’équiper de platines CD ou Vinyl de qualité pour des applications dîtes « Professionnelles ».
Voilà, si il se trouve que j’ai débiné ici des âneries plus grosses que moi, je vous invite chaleureusement à apporter tout complément ou rectification qui vous sembleraient nécessaires et/ou judicieux. Je ne suis pas un expert et ne demande qu’à apprendre et à enrichir mes connaissances. Ce long post n’a pas vocation à être un guide exhaustif ou parfait sur les contrôleurs, mais simplement de partager le résultat de recherches et de questionnements personnels qui, je l’espère, pourra en aider certains (ou en faire hurler d’autres
)
Bien amicalement à tous, je vous souhaite une agréable journée