salut
j'aime la trance mais j'me rends compte que la plupart des gens qui veulent en faire un mode de vie se perde en route.
un article pour illustrer ce que je veux dire :
Pour célébrer l'éclipse solaire, des milliers de voyageurs du monde entier se sont réunis en Turquie. Transe, drogues, hallucinogènes, ateliers new age, retour à la nature. Derrière cette manifestation, une étrange “communauté”, les Indigokids.
Paradise Canyon, extrême sud de la Turquie, à quelque 80 km d'Antalya. Le site est une sorte de vallée secrète à la beauté irréelle, cernée par les montagnes et définitivement coupée du monde. C'est ici qu'une dizaine de milliers de personnes venues des quatre coins du monde, les habitués du Soulclipse festival se sont donné rendez-vous, avec pour seuls bagages, tentes et sacs de couchage, pour la plus grande et la plus spectaculaire rave du monde. Sept jours de transe non-stop et de communion avec la nature en attente du grand moment, l'éclipse solaire. Ces habitués, ce sont les Indigokids, les enfants de la nouvelle terre, une sorte de communauté néo-hippie qui, refusant de faire partie du “système”, a fondé sa propre “tribu” comme ils se plaisent à dire.
_Une passerelle entre la 3ème et la 4ème dimension ?!
Les Indigokids sont convaincus qu'ils ne sont pas destinés à vivre sur terre jusqu'à la mort, qu'une vie meilleure les attend ailleurs, sur une autre planète, une fois la porte entre la troisième et la quatrième dimension ouverte. Seulement, voilà, il ne suffit pas de le vouloir pour passer de l'autre côté. La porte n'est ouverte que sous certaines conditions et ces passerelles se présentent durant les éclipses solaires. Alors à chacune d'entre elles, la tribu se rassemble, pour échanger, s'aimer, célébrer la nature et danser dans l'union. A la fin du festival, quelques festivaliers auront disparu : on ne retrouvera jamais plus leur trace. Ils auront été élus pour faire le voyage jusqu'à l'autre monde... C'est du moins l'explication en vogue chez les Indigokids.
L'idée peut arracher une moue dubitative, peut-être des fous rires, aux matérialistes purs et durs, voire même inquiéter car il s'agit bien d'une secte avec une véritable idéologie, un agglomérat de croyances, mélange entre la théorie new age du milieu des années 90, le millénarisme dans “l'air du temps”, le chamanisme et les interrogations scientifiques actuelles sur l'évolution et les mutations génétiques de l'être humain et surtout avec le caractère convivial et raccoleur de ce type de communautés. De ce mix de théories est donc née cette nouvelle génération de pseudo-hippies qui croient au cycle d'énergie cosmique, ont une conscience exacerbée des couleurs, des énergies, des êtres angéliques, croient au paranormal, aux vertus de la médecine naturelle, aux dons et aux guides spirituels. Les “believers” (croyants), pensent que les Indigokids, des enfants nés avec une aura particulière, sont la nouvelle vague de l'évolution humaine, une sorte de x men, sans les uniformes et le tralala de show cinématographique et c'est bien là que se trouve le danger, dans le conditionnement opéré sur les enfants qu'ils considèrent comme prédestinés. Et leurs convictions sont nées des théories de prétendus experts en paranormal. C'est en 1970 qu'un parapsychologue américain a parlé pour la première fois des Indigokids. Mais sa thèse n'a jamais vraiment trouvé écho. Il a fallu attendre 1999, pour que deux conférenciers, Jan Tober et Lee Carrolltha signent un livre sur le sujet, “The Indigo Children : the new kids have arrived” qui deviendra la bible du sujet. C'est un peu grâce à ce couple que la secte a trouvé le moyen de se rassembler et de grandir chaque jour davantage. Le Soulclipse est sans doute leur plus grand rassemblement.
_Musique, échange et excentricité
Cinq jours que le festival a démarré et l'esplanade n'a toujours pas désempli de “transeurs”. Sur scène, les musiciens se succèdent, de jour comme de nuit, pour maintenir ce petit monde dans un état second, de transe spirituelle permanente. Près d'une centaine de musiciens de France, de Suisse, de Finlande, des Pays-Bas, d'Israël, d'Australie, d'Angleterre, de Russie, d'Afrique du Sud ou encore d'Italie ont fait le déplacement pour cet hymne à la nature. House, techno, hardtek, hardcore, chacun sa musique On se couche et on se lève avec, car le temps n'existe pas. Jamais vous ne verrez quelqu'un regarder sa montre. D'ailleurs, personne n'en a : la seule horloge qui tienne est l'horloge biologique. Seul le corps seul dicte les règles. Il connaît ses besoins. Du reste, quelle que soit l'heure, sur l'immense place qui fait office de piste de danse, les corps défilent par centaines, se meuvent, se confondent et dansent jusqu'à perdre tout sens de leur existence “matérielle”. Dans un coin du campement, quelques snacks de fortune proposent repas et boissons à ceux qui ont oublié de s'approvisionner en conserves et pain de mie et tout autour, des dizaines d'autres petites échoppes bricolées proposent vêtements et accessoires psyché. A l'occasion, on peut se faire tatouer, percer ou tresser les cheveux, se confectionner le look le plus extravagant. Personne ne pointera votre différence du doigt. L'individualité est religieusement respectée. Le Soulclipse est le paradis des excentriques.
Ici et là dans la vallée, à mi-chemin entre le campement et les pistes de danse, des tipis ont été dressées pour accueillir, le temps d'une pause-bière, joint ou hallucinogène, les corps épuisés d'avoir dansé des heures durant,. Sous ces tentes, les enfants de la Nouvelle terre partagent leur “menu-pause” avec d'autres membres de la “tribu” en signe d'amour et d'amitié, un peu comme les indiens offrent leur calumet en guise de bienvenue. Peu importe l'âge, la nationalité, les origines, la couleur de peau ou la langue. Tout le monde peut faire partie de la “tribu” car seul compte le respect de ce mot d'ordre : l'amour de l'autre, quelle que soit sa différence.
_Des paumés à la recherche d'une escapade
On comprend alors que tous les torturés de la planète aient trouvé le refuge idéal. Alicia, une Brésilienne superviseur chez Dior, n'est pas une Indigokid. Son monde à elle est superficiel et fashion mais elle ne manque jamais un Soulclipse. C'est sa petite escapade hors du monde réel, de la société de consommation et du matérialisme. Alicia n'est pas franchement une “transeuse” invétérée. La majorité de son temps, elle ne le passera pas sur la piste mais à sillonner le campement à la recherche des jongleurs, des fire-shows, des peintres ou encore dans les groupes de méditation et de yoga. Le Soulclipse est une sorte de thérapie pour elle, comme pour une bonne partie de ces festivaliers qui ne sont pas franchement adeptes de l'idéologie des Indigokids mais rêvent “d'un monde meilleur”, plus ouvert, plus tolérant et plus humain. Et quand ils ne peuvent pas voyager tout le temps, le Soulclipse leur offre la possibilité de rencontrer des “gens comme eux” de partout dans le monde, de découvrir d'autres cultures.
Là-dessus, les champions sans conteste restent les Japonais. “C'est le peuple le plus curieux et le plus ouvert de la planète”, assure Gabriel, un jeune Israélien qui a rejoint la tribu depuis deux ans. Il travaille bénévolement pour le festival. Non pas que les moyens fassent défaut à la communauté pour payer les services des uns et des autres mais parce que le festival se prétend par essence anti-capitaliste. Du moins, en apparence. Car en creusant un peu, le Soulclipse s'avère être une belle vache-à-lait. Les billets se vendent à quelque 140 euros, avec un prix préférentiel pour les festivaliers des pays du tiers-monde, 95 euros seulement. Faites le calcul sur les 8 000 entrées enregistrées cette année. Ajoutez-y les recettes des petits stands et autres échoppes pour en avoir définitivement la certitude. C'est clair, les Indigokids ont désormais les moyens de faire la promotion de leur idéologie. Et même si les plus sensés n'accorderont jamais le moindre crédit à leur thèse, il n'en demeure pas moins que chaque année, des milliers de personnes rejoignent la “tribu” pour s'éclipser, le temps d'une transe en pleine montagne.
Un article du journal Telquel
mais qui sont ces indigo kids ?
j'aime la trance mais j'me rends compte que la plupart des gens qui veulent en faire un mode de vie se perde en route.
un article pour illustrer ce que je veux dire :
Pour célébrer l'éclipse solaire, des milliers de voyageurs du monde entier se sont réunis en Turquie. Transe, drogues, hallucinogènes, ateliers new age, retour à la nature. Derrière cette manifestation, une étrange “communauté”, les Indigokids.
Paradise Canyon, extrême sud de la Turquie, à quelque 80 km d'Antalya. Le site est une sorte de vallée secrète à la beauté irréelle, cernée par les montagnes et définitivement coupée du monde. C'est ici qu'une dizaine de milliers de personnes venues des quatre coins du monde, les habitués du Soulclipse festival se sont donné rendez-vous, avec pour seuls bagages, tentes et sacs de couchage, pour la plus grande et la plus spectaculaire rave du monde. Sept jours de transe non-stop et de communion avec la nature en attente du grand moment, l'éclipse solaire. Ces habitués, ce sont les Indigokids, les enfants de la nouvelle terre, une sorte de communauté néo-hippie qui, refusant de faire partie du “système”, a fondé sa propre “tribu” comme ils se plaisent à dire.
_Une passerelle entre la 3ème et la 4ème dimension ?!
Les Indigokids sont convaincus qu'ils ne sont pas destinés à vivre sur terre jusqu'à la mort, qu'une vie meilleure les attend ailleurs, sur une autre planète, une fois la porte entre la troisième et la quatrième dimension ouverte. Seulement, voilà, il ne suffit pas de le vouloir pour passer de l'autre côté. La porte n'est ouverte que sous certaines conditions et ces passerelles se présentent durant les éclipses solaires. Alors à chacune d'entre elles, la tribu se rassemble, pour échanger, s'aimer, célébrer la nature et danser dans l'union. A la fin du festival, quelques festivaliers auront disparu : on ne retrouvera jamais plus leur trace. Ils auront été élus pour faire le voyage jusqu'à l'autre monde... C'est du moins l'explication en vogue chez les Indigokids.
L'idée peut arracher une moue dubitative, peut-être des fous rires, aux matérialistes purs et durs, voire même inquiéter car il s'agit bien d'une secte avec une véritable idéologie, un agglomérat de croyances, mélange entre la théorie new age du milieu des années 90, le millénarisme dans “l'air du temps”, le chamanisme et les interrogations scientifiques actuelles sur l'évolution et les mutations génétiques de l'être humain et surtout avec le caractère convivial et raccoleur de ce type de communautés. De ce mix de théories est donc née cette nouvelle génération de pseudo-hippies qui croient au cycle d'énergie cosmique, ont une conscience exacerbée des couleurs, des énergies, des êtres angéliques, croient au paranormal, aux vertus de la médecine naturelle, aux dons et aux guides spirituels. Les “believers” (croyants), pensent que les Indigokids, des enfants nés avec une aura particulière, sont la nouvelle vague de l'évolution humaine, une sorte de x men, sans les uniformes et le tralala de show cinématographique et c'est bien là que se trouve le danger, dans le conditionnement opéré sur les enfants qu'ils considèrent comme prédestinés. Et leurs convictions sont nées des théories de prétendus experts en paranormal. C'est en 1970 qu'un parapsychologue américain a parlé pour la première fois des Indigokids. Mais sa thèse n'a jamais vraiment trouvé écho. Il a fallu attendre 1999, pour que deux conférenciers, Jan Tober et Lee Carrolltha signent un livre sur le sujet, “The Indigo Children : the new kids have arrived” qui deviendra la bible du sujet. C'est un peu grâce à ce couple que la secte a trouvé le moyen de se rassembler et de grandir chaque jour davantage. Le Soulclipse est sans doute leur plus grand rassemblement.
_Musique, échange et excentricité
Cinq jours que le festival a démarré et l'esplanade n'a toujours pas désempli de “transeurs”. Sur scène, les musiciens se succèdent, de jour comme de nuit, pour maintenir ce petit monde dans un état second, de transe spirituelle permanente. Près d'une centaine de musiciens de France, de Suisse, de Finlande, des Pays-Bas, d'Israël, d'Australie, d'Angleterre, de Russie, d'Afrique du Sud ou encore d'Italie ont fait le déplacement pour cet hymne à la nature. House, techno, hardtek, hardcore, chacun sa musique On se couche et on se lève avec, car le temps n'existe pas. Jamais vous ne verrez quelqu'un regarder sa montre. D'ailleurs, personne n'en a : la seule horloge qui tienne est l'horloge biologique. Seul le corps seul dicte les règles. Il connaît ses besoins. Du reste, quelle que soit l'heure, sur l'immense place qui fait office de piste de danse, les corps défilent par centaines, se meuvent, se confondent et dansent jusqu'à perdre tout sens de leur existence “matérielle”. Dans un coin du campement, quelques snacks de fortune proposent repas et boissons à ceux qui ont oublié de s'approvisionner en conserves et pain de mie et tout autour, des dizaines d'autres petites échoppes bricolées proposent vêtements et accessoires psyché. A l'occasion, on peut se faire tatouer, percer ou tresser les cheveux, se confectionner le look le plus extravagant. Personne ne pointera votre différence du doigt. L'individualité est religieusement respectée. Le Soulclipse est le paradis des excentriques.
Ici et là dans la vallée, à mi-chemin entre le campement et les pistes de danse, des tipis ont été dressées pour accueillir, le temps d'une pause-bière, joint ou hallucinogène, les corps épuisés d'avoir dansé des heures durant,. Sous ces tentes, les enfants de la Nouvelle terre partagent leur “menu-pause” avec d'autres membres de la “tribu” en signe d'amour et d'amitié, un peu comme les indiens offrent leur calumet en guise de bienvenue. Peu importe l'âge, la nationalité, les origines, la couleur de peau ou la langue. Tout le monde peut faire partie de la “tribu” car seul compte le respect de ce mot d'ordre : l'amour de l'autre, quelle que soit sa différence.
_Des paumés à la recherche d'une escapade
On comprend alors que tous les torturés de la planète aient trouvé le refuge idéal. Alicia, une Brésilienne superviseur chez Dior, n'est pas une Indigokid. Son monde à elle est superficiel et fashion mais elle ne manque jamais un Soulclipse. C'est sa petite escapade hors du monde réel, de la société de consommation et du matérialisme. Alicia n'est pas franchement une “transeuse” invétérée. La majorité de son temps, elle ne le passera pas sur la piste mais à sillonner le campement à la recherche des jongleurs, des fire-shows, des peintres ou encore dans les groupes de méditation et de yoga. Le Soulclipse est une sorte de thérapie pour elle, comme pour une bonne partie de ces festivaliers qui ne sont pas franchement adeptes de l'idéologie des Indigokids mais rêvent “d'un monde meilleur”, plus ouvert, plus tolérant et plus humain. Et quand ils ne peuvent pas voyager tout le temps, le Soulclipse leur offre la possibilité de rencontrer des “gens comme eux” de partout dans le monde, de découvrir d'autres cultures.
Là-dessus, les champions sans conteste restent les Japonais. “C'est le peuple le plus curieux et le plus ouvert de la planète”, assure Gabriel, un jeune Israélien qui a rejoint la tribu depuis deux ans. Il travaille bénévolement pour le festival. Non pas que les moyens fassent défaut à la communauté pour payer les services des uns et des autres mais parce que le festival se prétend par essence anti-capitaliste. Du moins, en apparence. Car en creusant un peu, le Soulclipse s'avère être une belle vache-à-lait. Les billets se vendent à quelque 140 euros, avec un prix préférentiel pour les festivaliers des pays du tiers-monde, 95 euros seulement. Faites le calcul sur les 8 000 entrées enregistrées cette année. Ajoutez-y les recettes des petits stands et autres échoppes pour en avoir définitivement la certitude. C'est clair, les Indigokids ont désormais les moyens de faire la promotion de leur idéologie. Et même si les plus sensés n'accorderont jamais le moindre crédit à leur thèse, il n'en demeure pas moins que chaque année, des milliers de personnes rejoignent la “tribu” pour s'éclipser, le temps d'une transe en pleine montagne.
Un article du journal Telquel
mais qui sont ces indigo kids ?