saian wrote :
pour ceux ke sa interressent, dans le meme style, j'avais trouvé sa ya kelkes années...
Les party rave : Étude exploratoire du phénomène à Québec
je m'etendrais pas plus sur le sujet, meme si pas mal de chose dans ce texte m'avais interpelé !
je collerais pas non plus un gros pavé indigeste !
juste un lien > http://www.olats.org/schoffer/ecstazy.htm
Ah yes merci Saian, cette étude exploratoire du phénomène des raves party à Québec est très intéréssante car pour avoir vécu 1an à Montréal et participé à bcp de trance party dans le coin, ça colle parfaitement avec ce que j'ai vécu la bas.. et assez bizarement pas tellement avec ce que je vis ici depuis mon retour en France...
L'extrait du mémoire de Shamangaya le démontre bien, la teuf trance spirituelle => la drogue (toujours le lsd, alors qu'il ya d'autres drogues tellement plus... ou tellement moins.. enfin bref..)
[citation]L’effet de la drogue se définit par l’hyperéalité, mais pour pouvoir rester sur un chemin stable, mieux vaut savoir ne pas oublier qu’exposer son ego à un épanouissement nécessite de bien rester en équilibre entre le passé, & l’avenir : sinon on avance pas on est bloqué sur un chemin, enfermé dans le présent[/citation]
Et bien moi je crois que c'est tout l'inverse, car être dans le présent c'est justement être capable de vivre l'instant présent sans se préocuper du passé ou du futur, c'est ça le kiff, vivre l'instant présent. Le passé ou le futur alimente l'égo, surtout en teuf!
[citation]La Transe, un état psychologique spirituel
Tout d’abord, cette transe apparaît au cours de ces festivals avec la danse, au milieu du décor, et dans un site qui appelle à la transcendance. Il y a toute une mise en place dans le temps et dans l’espace, délimité avec un site central, où les ‘pratiquants’ se mettent en transe, en tout cas où il est normal de se mettre en transe. Il serait ‘anormal’ de commencer à danser pour se mettre en transe hors de l’espace dédié à cet effet : une personne en transe autour des sanitaires ou des camionnettes-snack serait remarquée, et les autres personnes (présentes au festival) considéreraient qu’il n’est pas ‘à la bonne place’,sans pour autant la définir comme 'au mauvais endroit', dans l’espace quasi-rituel dédié à la danse, où l’état de transe n’est pas considéré comme ‘bizarre’.
L’état de transe lors d’un festival Goa est à la base une activité volontaire, qui nécessite toute une mise en place dans l’espace, pour créer l’automatisme psychologique.[/citation]
Quelle grosse connerie, interdit de danser hors zone prévue pour ça, pas le droit de danser dans les shiot!! sinon tout le monde te regarde c'est ça ?? héhéhé
[citation]L’automatisme psychologique est une démarche intérieure très proche du spirituel. C’est un état d’absolu énergétique, de plénitude, ce n’est pas à ce moment ‘qu’on y croit’, c’est là que ‘l’on croit’, au sens profond, le danseur est possédé par une force qui le transcende.
C’est une perspective psychologique et émotionnelle qui est une expérience spirituelle pour celui qui tout d’abord l’a voulue, puis la vit. Durant cet état où le ‘pratiquant’ touche à quelque chose d’absolu, il est juste de noter la confusion entre l’individu et le sentiment de transcendance. Parfois, dans le cas où il y a eu consommation de psychotropes (type LSD), la confusion peut être si grande, que la personne perd toute notion d’identité et atteint une perte de l’ego, perte qui va dans certains cas transformer la transe positive en transe négative (on subit la transe sans pouvoir en sortir volontairement).
La prise de drogues hallucinogènes peut aider à atteindre cet état puissant, mais parfois peut le détériorer et transformer l’expérience spirituelle en un cauchemar paranoïde.
Cette expérience mystique est certes un processus intérieur mais le fait que plusieurs centaines de personnes s’y activent dans le même cadre, démultiplie la légitimité intérieure de se sentir ‘plein’.
L’état de transe des participants aux festivals est central. Il est sûrement incontestable que ces festivals sont faits pour que les gens puissent partager cet état de transe, pour qu’ils puissent se reconnaître dans leur quête mystique et pour qu’ils puissent avoir un cadre légitimant leur spiritualité.[/citation]
Pfff ,là encore tu parles de trance positive ou négative liée à la consomation de lsd... bonjour l'image de la trance dans l'éxagone...
Je ne crois pas que l'état de trance dont tu parles soit une activité spécialement volontaire dans le sens où tu decides de te mettre en trance là tout de suite, ce n'est ni plus ni moins que de la danse, elle est liée aux émotions, à la musique, aux danseurs autour de toi, à la lumiere, à la chaleur, aux good vibes etc... en gros si tous ces éléments sont présents, (chacun ses éléments..) alors oui peut être que tu poura atteindre cet état de trance et même sans substance...
puis lorsque ça devient collectif, genre tout le monde en trance dans la danse, alors là c'est carrément l'fun! [#necks#]
[citation]A la différence d’une religion, la manifestation Trance n’est pas une institutionnalisation de la foi, c’est plutôt un lieu où l’on va chercher à sentir puissamment la foi profonde et à la libérer. C’est un lieu de quête mystique pour la plupart des ‘pratiquants’, c’est l’endroit où l’on va vivre sa spiritualité intensément en communion avec un collectif en transe dans une dynamique essentiellement spirituelle.[/citation]
ah le spirituel... le mystique.. le sacré... mais tout est spirituel, une pomme c'est tres spirituel comme fruit, tu crois pas ? ;p
"C’est un lieu de quête mystique pour la plupart des ‘pratiquants’, c’est l’endroit où l’on va vivre sa spiritualité intensément en communion avec un collectif en transe dans une dynamique essentiellement spirituelle"
huhu alors ça c'est la meilleure de tout le texte, perfect en conclusion!
:mickey:
Bon désolé man, je suis un peu dur là mais je pense vraiment que la trance ne se limite pas à vivre ça spiritualité dans un cercle fermé où tout a été prévu pour ça. En fait ça c'est ce que les orgas veulent nous faire croire.. car nous sommes bien obligé d'encadrer les teufeurs, surtout ceux qui font n'imp qd ils sont à l'ouest. Pour le reste freedom. tu danses ou tu veux man, c'est un des rare moment dans la life ou tu peux passer au dessus de certaines regles de la vie en societe "classique" je dirai, afin de décompresser du taff, se liberer des problemes perso, apprecier le son, rêver, danser, sauter, jongler etc.. ... la liste est longue..
Voilà j'ai relevé quelques passage que j'ai trouvé plutôt pertinent à la lecture de cette étude exploratoire du phénomène rave party à Québec:
Pour ajouter au débalancement symbolique causé par la musique techno, il y a la transformation de la scène traditionnelle. Plus rien n'est organisé de manière à contempler quelque chose. C'est un très grand changement dans l'art du spectacle. Il n'y a plus de vedettes à admirer, le participant devient l'artiste. On ne vient plus regarder un spectacle, on vient le créer. Chacun à sa manière, selon ce qu'il est, construit l'ambiance d'un rave. Ce qu'il crée, à l'aide de son corps, c'est une symphonie émotionnelle. Chaque participant devient le centre de la scène et chacun d'eux décide de ce qui sera le devant ou le derrière. La piste de danse n'est pas réellement définie. Bien qu'une majorité de gens danse dans le cadre défini par les colonnes de son, on danse un peu partout, en allant au «Smart Bar», quand on est assis et même dans les salles de toilettes.
Dans un rave, c'est le chaos, pensé de manière intelligente. En effet, il n'y a pas vraiment de règles ou de normes qui soient explicites ne serait-ce que le respect. Il n'y a rien qui dicte ce que l'on doit faire et ce que l'on ne doit pas faire, chacun est libre de faire ce qu'il veut. C'est d'ailleurs ce moment sacré de liberté que l'on vient chercher. Contrairement à d'autres phénomènes sociaux dénudés de règles et de normes comme l'émeute de la St-Jean par exemple, cette absence, plutôt que de ramener l'homme à l'animal, le berce dans le respect le plus total. Ce qui compte dorénavant, c'est uniquement d'être soi-même. Nul part ailleurs, le respect ne s'exerce avec autant de pureté, sans qu'il soit régi par un quelconque protocole. Il n'y a que cette règle qui ait su résister au changement de dimension du rave. Tous et chacun s'acceptent tel qu'il est, sans jugement préconçu.
...
Pénétrer dans l'univers rave c'est avoir un choc culturel à coup sûr et ce, dans notre propre ville. L'absence de tout repère symbolique ainsi que l'absence totale de règles et de normes nous mènent à une obligation: tout recréer le temps de vivre cette appropriation de l'être entier, ce moment sacré de haute communion avec soi-même. On devient une personne entière et totale, qui a réintégré tout ce qui lui était extérieur, une volonté et un corps à l'instant présent et en un lieu précis. C'est dans le corps et par le corps que tout l'univers entier du rave s'incarne. Le langage est dépassé, on peut communiquer ses émotions sans avoir à les traduire, le corps devient l'unique loi.
Cependant, et c'est là une distinction majeure avec ce qui se passe dans notre société moderne et industrialisée, le rave n'est pas qu'un phénomène individualiste, égocentrique. C'est une vaste manifestation collective où la norme est d'être soi-même, et c'est dans ce sens que va la destructuration symbolique. Qu'est-ce qu'être soi-même si ce n'est pas d'incarner ses émotions?
Le rave a donné naissance à une nouvelle forme de communication, à une manière complètement différente de vivre la réalité. S'opposant radicalement à la superficialité de la communication de masse cette parodie de ce qu'est communiquer, l'échange qui s'effectue dans un rave se situe au niveau des émotions. Mais, avant d'élaborer davantage sur cette évolution du genre humain, nous allons jeter un regard sur l'activité principale qui se déroule dans un rave, la danse.
...
Ce qui régit le pas de danse d'un rave, c'est l'émotion ressentie au moment présent, c'est elle qui s'incarne dans le corps et qui le fait vibrer. C'est dans ce sens que le corps devient le langage. On communique ses émotions par le corps. En fait, la marge est très étroite entre la danse et la transe. À la suite de nos entrevues, nous avons constaté que, peu importe que l'on consomme de la drogue ou pas, tous parlent d'un moment où chacun se sentait dépassé par soi-même et même certains n'hésitaient pas à parler de transe carrément. Aussi, nous avons remarqué lors de nos observations cette particularité de la danse-transe. Cet état de la transe personnelle se répercute sur l'ensemble du groupe, l'amenant à un état de transe collective lorsque entre autres, tous se mettent à crier en même temps. C'est là une distinction majeure de l'expérience de type chamanique. En effet, elle n'est pas qu'individuelle, c'est une expérience collective.
...
La logique conceptuelle du langage est dépassée par la pureté de ce contact. En fait, communiquer dans un rave se fait à l'inverse de la logique des mots. Plutôt que de conceptualiser plusieurs réalités semblables en un concept, c'est une réalité qui est traduite par différentes symboliques. C'est, en quelque sorte, une désuniversalisation des moyens de communication et d'expression comme on peut le voir avec le témoignage de Martin : "Tu peux connaître des tas de gens sans avoir à leur parler. On communique bien plus pour de vrai, juste par la danse et le regard."
C'est l'endroit par excellence pour laisser l'imaginaire et l'esprit créateur envahir la soi-disant réalité. Les gens dansent en changeant constamment d'endroit, tels des nomades. Ça nous change de la danse des bars ou discothèques. Les danseurs se font des signes; on gesticule les bras, les avant-bras, les poignets et les doigts, on se fait des sourires éclatant de bonheur, on se perd dans le regard des autres. Il ne semble pas y avoir un sens précis à toute cette gestuelle; c'est le plein exercice de l'imaginaire, une autre manière de communiquer, de dire à l'autre qu'on est heureux sans rien de plus.
...
Afin de bien illustrer ce qui peut se passer au niveau de la communication, nous utiliserons l'expérience personnelle de Charles, qui, nous trouvons, illustre bien ce qui en est. Il nous a expliqué comment il avait vécu ce « trip communication » comme il disait : "C'est un peu comme si je me sentais appelé de partout. J'ai passé la soirée à danser avec tout le monde (...) j'ai dansé avec au moins 100 personnes différentes que je ne connaissais même pas. J'ai eu avec eux un contact réel durant quelques secondes. J'étais face à eux le regard braqué dans le leur, nos sourires brillaient de joie. C'est un peu comme si j'avais été branché directement sur leur cerveau."
Cet effet d'empathie qui semblait intimement lié à la consommation d'Ecstasy, devient à la lumière de nos entrevues et observations une caractéristique propre au contexte rave lui-même. Plusieurs personnes qui ne consomment pas d'Ecstasy nous ont décrit ce même effet, ce sentiment d'être avec tout le monde, de former un grand tout. Certains, poussant un peu, peut-être, mais ayant tout de même l'air sincère, vont jusqu'à parler d'une certaine forme de télépathie.
...
Il y a aussi l'expérience de Patrick qui nous montre cette réalité rave. C'était lors de son premier rave, il venait tout juste de danser très intensément, il était épuisé : "J'étais tout en sueur et pis j'me suis « accotté » sur un poteau pour relaxer. À un moment donné, y'a une fille qui est venue vers moi pis elle m'a soufflé tout doucement dans le cou et le visage. C'était très hallucinant et je l'ai pas revu par la suite."
...
Le besoin de rites répond à trois fonctions précises soit la fête, la thérapie et le rituel religieux. La société occidentale a substitué des évènements à ces rituels qui remplacent ces trois fonctions comme les bars, les psychologues et les églises. Ceci réussit toujours à combler une majorité de la population mais il reste une partie pour qui ces événements ne suffisent plus. C'est pour eux et par eux que le rave existe. C'est une réponse à l'absence de rites dans notre société contemporaine.
...
Le rave est bien plus qu'un spectacle de résistance à l'ordre établi ou qu'une alternative aux modèles de vie proposés par le système, il offre une libération complète de la réalité quotidienne. C'est un peu comme si on prenait des vacances de l'existence, le temps de vivre ce rituel de danse et d'hédonisme, cette déconstruction du soi par l'abandon de celui-ci dans une célébration Dionysiaque. Tous les gens qu'on a interviewés nous ont affirmé qu'aller dans un rave est pour eux une manière de fuir la vie quotidienne.C'est d'ailleurs ce que nous expliquait Sophie : "C'est quelque chose qui nous sort de la routine. Tout le monde a l'esprit ouvert, il n'y a pas de préjugé, pas de violence. On est libre de faire ce que l'on veut, c'est une société réinventée."
...
Le rave est bien plus qu'un simple rituel de danse Dionysien, comme nous l'on dit plusieurs personnes, c'est plus qu'une alternative aux modèles de vie proposés par le système, c'est totalement une autre manière de vivre. C'est un culte au surhumain de Nietzsche, l'éternel dépassement de l'homme par l'homme, son bouleversement continuel. Les barrières sont tombées, la voie est libre pour une incessante transcendance des symboliques qui naissent pour disparaître. Bien qu'inconnue des participants, c'est la quête du surhumain de Nietzsche qui trouve finalement sa place après avoir été si mitigée. C'est « la doctrine du marteau », celle qui brise, qui détruit, mais aussi, celle qui reconstruit. Il n'y a plus de frontières à ce que l'homme ne soit plus un but mais un pont, un moyen vers le surhumain, l'éternel dépassement. Il n'y a plus de référent extérieur pour guider l'homme qui n'a plus autre choix que d'être par-delà lui-même.
Nous sommes tenté, ici, d'inventer un nouveau concept afin de décrire les participants aux rave. Ils ne sont d'aucune allégeance particulière, ni ne représentent aucun stéréotype permettant vraiment de les classer. Puisqu'ils voyagent littéralement dans le temps chevauchant le présent nous aimerions les appeler les « nomades du présent », formule chère à Melucci pour décrire les nouveaux acteurs sociaux. Ils sont aussi de tous ghettos, de toutes tribus, de toutes familles, de toutes régions, de toutes croyances. Qu'ont-ils en commun autre que ces rencontres sporadiques, jamais au même endroit où l'on refait le monde. C'est une nouvelle sorte de tribu essentiellement urbaine, une tribu qui n'a pas de lieu de résidence ni de migrations programmées, ni de système symbolique à transmettre, une tribu qui crée spontanément ses mythes pour aussitôt les détruire, une tribu où tous sont chamanes.
...
Les nomades urbains, cloîtrés dans une enceinte où l'éphémère tient lieu d'éternité, où le corps devient le siège de l'infini, voyagent d'eux-mêmes, en eux- mêmes. Les prisonniers de l'évasion égrainent leur chapelet de beats techno au fil du temps quand leur conscience secrète des mantras de prière synthétique.