Presenter ce duo Israëlien n'est, je crois, plus necessaire et la review d'un des plus beaux et fouillés albums de la trance n'avait étonnement jamais été faite sur ce forum.
Sorti en février 2000, cet opus concocté par Amit Duvdevani et Erez Aizen offre tout d'abord une pochette colorée, mystérieuse voire relativement déjantée lorsque l'on ouvre celle-ci avec ses petits doigts boudinés, bave aux lèvres et oeil humide injecté de sang.
Mais là n'est pas le plus important et interessons nous plutot au contenu si difficile à exprimer soit-il.....
1°) Bust a move (°1
Début à la gratte sèche plus que prometteur, entrainant, frais, l'envie de se rouler dans l'herbe folle point déjà tandis que le premier kick apparait, celui-ci d'ailleurs démontrant avec vivacité une autre atmosphère plus lourde. Quasiment arrivé à 2 min, une mélodie déformée et vibrante surgit avant de laisser la place à une touche typiquement "Mushienne". On adore ou on rejette de suite.
Déja à 4 min, le temps passe bien vite, le seul et unique passage que mes oreilles refusent d'absorber commence et une cacophonie fait surface.... Mais, le duo sait jouer avec les impressions et les sentiments et s'amuse vers 5 min 40 à nous emporter tels des virtuoses ! Piano, mélopées lancinantes et colorées, pluie d'orgasmes sonores nous traversent le corps et l'esprit....
Peu de mots peuvent finalement exprimer cette finalité sinon l'extase totale.
2°) None of this is real (°2
On reprend les bonnes manières et la guitare est à nouveau optimisée. Ne trouvant pas que la gratte electrique se marie avec grâce à la trance, je reste sceptique quant à l'utilisation de celle-ci dans ce track. Malgré quelques bonnes surprises, dont le passage au xylophone vers 2 min 25, les diverses nappes mélancoliques vers 3min 10 et autres petites notes au piano, la grattounette électrique alourdit un peu le tout et ne nous donne pas ce sentiment si proche du voyage nébuleux qu'offre la trance.
Evidemment, cela ne regarde que moi. Quelques bonnes idées donc mais noyées dans une guitare trop omniprésente.
3°) Sailing in the Sea of Mushroom (°3
Entrée en matière plutot happyyoupitralala croisée d'aigus, les rythmes s'enchainent et se développent. Plutot basé sur le minimalisme jusqu'à 2 min, ce morceau alterne avec ivresse moults sons cheesy et le grossier cotoie le fin, le dérangeant flirte avec l'apaisant. Le principal attrait réside donc dans les rythmes hachés, triturés plus que dans la composition pure habituelle aux "Mush".
Une voix gobline casse avec suprise cette "mer de champignons" vers 5 min et nous rassure sur les capacités des artistes à jouer encore avec nos émotions et notre sensibilité. Le final se révèle en outre bien plus inspiré avec une construction burlesque et folle et un jeu de pitch aussi extravagant que les chemises de Carlos.
4°) The Shen (°4
Me croyant arrivé dans le jeu Castlevania (extraordinaire soit dit en passant), une batterie agrementée de quelques touches survient. On assiste dès la première minute à une alchimie heureuse, un trafic bénéfique de sensations guillerettes, de rythmes souples et moelleux, nuances enchanteresses, d'harmonies délicates et épicées, de notes mélancoliques et soyeuses, envoûtantes voire vénéneuses. Cette musique angélique m'ôte toute raison de penser convenablement.
L'inspiration est encore telle que je ne peux imaginer l'être humain inventant ce tempo fulgurant et ces tons virevoltants. Une véritable débauche de poésie et d'ondes divines. Le génie n'est pas loin.
Veuillez m'excuser, je ne peux résumer académiquement ce titre si riche, ce serait pure folie et surtout une inqualifiable bétise.
5°) Disco Mushroom (°5
Sample emprunté à je ne sais quel film, un prologue oppressant nous tient. J'imagine un ciel rouge et profond. Les sons se mèlent encore avec pur délice. Des notes plus optimistes nous accompagnent vers 2 min pour nous proposer une envolée de ce monde si terrible. Les cieux sont plus sûrs, c'est certain. Des voix sans langues et déformées sont présentes et la redescente se fait sûrement. La mélancolie se marie encore avec des notes de plumes, des esquisses de soies exquises, perles des octaves, de délicats soupçons d’aigus, myriade de paliers rythmiques et entrelacés, des jets de fleurs aux embruns mélodieux, des souvenirs du présent, amertume et regrets du passé, parfums auditifs et acidulés…
La musique est si riche à nouveau..... J'en pleurerai presque sur mon clavier....
6°) Dracul (°6
Violon tout aussi grave que "la personne annonçant la mort du prince" au début, le kick laisse apparaitre une danse au milieu des loups-garous, bêtes grognantes et autres monstruosités plus infâmes que les émissions de tf1 (c'est pour dire...).
Passé la première minute, le temps se dissout à nouveau et les sons triturés à l'extrême émergent avec aisance. La mélodie présentée ensuite se déroule et peu d'artistes peuvent se targuer de manipuler le cerveau et les tons de cette façon.....(Simon Posford, tu es montré du doigt). Pas de doutes, Infected a de la suite dans les idées....
Les mélodies macabres et envoutantes se succèdent pour lancer un appel plus qu'attendu des choeurs vers 4 min 20. On peut imaginer un dance floor rempli de moines psychés en aubes fluos, ça aide. Ca triture de plus belle, les pitchs fument, les machines souffrent de produire tant de beauté. C'est charismatique, c'est puissant, d'ores et déja un classique !
Infected, n'abandonnez pas la musique, s'il vous plait !
7°) Nothing comes easy (°7
Voix célestes en guise d'amuse bouche, basse douce, sons acides, l'ambiance est à nouveau indéniablement très forte. Toutefois, je regrette ces sons acides me forçant à redescendre sur terre, relativement mal adaptés après tous ces joyaux musicaux entendus jusqu'à présent...
MAIS, on commence à connaitre les gugusses et leur sadisme à jouer derechef avec les sensations.
Chose faite vers 4 min 20 où l'envolée angélique reprend et le survol des hautes sphères peut recommencer. Les sonorités mélodieuses se bousculent inlassablement jusqu'au point de non-retour.
Essouflant !
8°) Mush Mushi (°8
On replonge dans les nappes et voix venant des séraphins pour un avant-propos saisissant. Le kick est lourd, l'envie de danser au milieu des lucioles se fait pressante et les notes imposent de plus en plus un déroulement sombre et diablesque. Belzébuth n'est pas loin....
L'ambiance grave est certaine, on peut observer le mélange d'ailleurs amusant des mélodies venant du paradis avec les touches machiavéliques des enfers. La folie guette....
9°) The missed symphony (°9
Mozart a des émules, le piano harmonieux nous prend les entrailles, l'atmosphère mystique se construit peu à peu. Le synthé accompagne ce tintamare, rythmes parfois tribaux, parfois plus modernes. La suite de l'histoire est malheureusement plus austère et froide voire stérile en attendant 6 min 40....
Cette fois-ci, c'est l'osmose, nous pouvons enfin ressentir toutes les émotions créées en ce monde simplement avec un unique sens, l'ouïe ! Le tempo ainsi que les mélopées tortueuses se déchainent pour une finale jouissance auditive ! Ca y est, je pleure..... tout à la fin de ce morceau devant tant de générosité de la part des auteurs de cet album. Mon coeur palpite, je n'ai plus de souffle.....
Argh !
En conclusion, cet album est une perle de douceur, d'infinie inspiration, certains sont marqués à vie, d'autres vous diront que ces mêmes mélodies sont affreuses et inaptes à cotoyer la trance.....
Mais il est bien un de ces albums si riche, si novateur, si complexe et attrayant que l'on ne peut passer à coté ! Un chef d'oeuvre que j'évite de noter, ce serait le rabaisser....
Ps: après relecture, certains peuvant se poser la question, mais je n'étais sous aucun produit..... si ce n'est l'ivresse de la musique......
Sorti en février 2000, cet opus concocté par Amit Duvdevani et Erez Aizen offre tout d'abord une pochette colorée, mystérieuse voire relativement déjantée lorsque l'on ouvre celle-ci avec ses petits doigts boudinés, bave aux lèvres et oeil humide injecté de sang.
Mais là n'est pas le plus important et interessons nous plutot au contenu si difficile à exprimer soit-il.....
1°) Bust a move (°1
Début à la gratte sèche plus que prometteur, entrainant, frais, l'envie de se rouler dans l'herbe folle point déjà tandis que le premier kick apparait, celui-ci d'ailleurs démontrant avec vivacité une autre atmosphère plus lourde. Quasiment arrivé à 2 min, une mélodie déformée et vibrante surgit avant de laisser la place à une touche typiquement "Mushienne". On adore ou on rejette de suite.
Déja à 4 min, le temps passe bien vite, le seul et unique passage que mes oreilles refusent d'absorber commence et une cacophonie fait surface.... Mais, le duo sait jouer avec les impressions et les sentiments et s'amuse vers 5 min 40 à nous emporter tels des virtuoses ! Piano, mélopées lancinantes et colorées, pluie d'orgasmes sonores nous traversent le corps et l'esprit....
Peu de mots peuvent finalement exprimer cette finalité sinon l'extase totale.
2°) None of this is real (°2
On reprend les bonnes manières et la guitare est à nouveau optimisée. Ne trouvant pas que la gratte electrique se marie avec grâce à la trance, je reste sceptique quant à l'utilisation de celle-ci dans ce track. Malgré quelques bonnes surprises, dont le passage au xylophone vers 2 min 25, les diverses nappes mélancoliques vers 3min 10 et autres petites notes au piano, la grattounette électrique alourdit un peu le tout et ne nous donne pas ce sentiment si proche du voyage nébuleux qu'offre la trance.
Evidemment, cela ne regarde que moi. Quelques bonnes idées donc mais noyées dans une guitare trop omniprésente.
3°) Sailing in the Sea of Mushroom (°3
Entrée en matière plutot happyyoupitralala croisée d'aigus, les rythmes s'enchainent et se développent. Plutot basé sur le minimalisme jusqu'à 2 min, ce morceau alterne avec ivresse moults sons cheesy et le grossier cotoie le fin, le dérangeant flirte avec l'apaisant. Le principal attrait réside donc dans les rythmes hachés, triturés plus que dans la composition pure habituelle aux "Mush".
Une voix gobline casse avec suprise cette "mer de champignons" vers 5 min et nous rassure sur les capacités des artistes à jouer encore avec nos émotions et notre sensibilité. Le final se révèle en outre bien plus inspiré avec une construction burlesque et folle et un jeu de pitch aussi extravagant que les chemises de Carlos.
4°) The Shen (°4
Me croyant arrivé dans le jeu Castlevania (extraordinaire soit dit en passant), une batterie agrementée de quelques touches survient. On assiste dès la première minute à une alchimie heureuse, un trafic bénéfique de sensations guillerettes, de rythmes souples et moelleux, nuances enchanteresses, d'harmonies délicates et épicées, de notes mélancoliques et soyeuses, envoûtantes voire vénéneuses. Cette musique angélique m'ôte toute raison de penser convenablement.
L'inspiration est encore telle que je ne peux imaginer l'être humain inventant ce tempo fulgurant et ces tons virevoltants. Une véritable débauche de poésie et d'ondes divines. Le génie n'est pas loin.
Veuillez m'excuser, je ne peux résumer académiquement ce titre si riche, ce serait pure folie et surtout une inqualifiable bétise.
5°) Disco Mushroom (°5
Sample emprunté à je ne sais quel film, un prologue oppressant nous tient. J'imagine un ciel rouge et profond. Les sons se mèlent encore avec pur délice. Des notes plus optimistes nous accompagnent vers 2 min pour nous proposer une envolée de ce monde si terrible. Les cieux sont plus sûrs, c'est certain. Des voix sans langues et déformées sont présentes et la redescente se fait sûrement. La mélancolie se marie encore avec des notes de plumes, des esquisses de soies exquises, perles des octaves, de délicats soupçons d’aigus, myriade de paliers rythmiques et entrelacés, des jets de fleurs aux embruns mélodieux, des souvenirs du présent, amertume et regrets du passé, parfums auditifs et acidulés…
La musique est si riche à nouveau..... J'en pleurerai presque sur mon clavier....
6°) Dracul (°6
Violon tout aussi grave que "la personne annonçant la mort du prince" au début, le kick laisse apparaitre une danse au milieu des loups-garous, bêtes grognantes et autres monstruosités plus infâmes que les émissions de tf1 (c'est pour dire...).
Passé la première minute, le temps se dissout à nouveau et les sons triturés à l'extrême émergent avec aisance. La mélodie présentée ensuite se déroule et peu d'artistes peuvent se targuer de manipuler le cerveau et les tons de cette façon.....(Simon Posford, tu es montré du doigt). Pas de doutes, Infected a de la suite dans les idées....
Les mélodies macabres et envoutantes se succèdent pour lancer un appel plus qu'attendu des choeurs vers 4 min 20. On peut imaginer un dance floor rempli de moines psychés en aubes fluos, ça aide. Ca triture de plus belle, les pitchs fument, les machines souffrent de produire tant de beauté. C'est charismatique, c'est puissant, d'ores et déja un classique !
Infected, n'abandonnez pas la musique, s'il vous plait !
7°) Nothing comes easy (°7
Voix célestes en guise d'amuse bouche, basse douce, sons acides, l'ambiance est à nouveau indéniablement très forte. Toutefois, je regrette ces sons acides me forçant à redescendre sur terre, relativement mal adaptés après tous ces joyaux musicaux entendus jusqu'à présent...
MAIS, on commence à connaitre les gugusses et leur sadisme à jouer derechef avec les sensations.
Chose faite vers 4 min 20 où l'envolée angélique reprend et le survol des hautes sphères peut recommencer. Les sonorités mélodieuses se bousculent inlassablement jusqu'au point de non-retour.
Essouflant !
8°) Mush Mushi (°8
On replonge dans les nappes et voix venant des séraphins pour un avant-propos saisissant. Le kick est lourd, l'envie de danser au milieu des lucioles se fait pressante et les notes imposent de plus en plus un déroulement sombre et diablesque. Belzébuth n'est pas loin....
L'ambiance grave est certaine, on peut observer le mélange d'ailleurs amusant des mélodies venant du paradis avec les touches machiavéliques des enfers. La folie guette....
9°) The missed symphony (°9
Mozart a des émules, le piano harmonieux nous prend les entrailles, l'atmosphère mystique se construit peu à peu. Le synthé accompagne ce tintamare, rythmes parfois tribaux, parfois plus modernes. La suite de l'histoire est malheureusement plus austère et froide voire stérile en attendant 6 min 40....
Cette fois-ci, c'est l'osmose, nous pouvons enfin ressentir toutes les émotions créées en ce monde simplement avec un unique sens, l'ouïe ! Le tempo ainsi que les mélopées tortueuses se déchainent pour une finale jouissance auditive ! Ca y est, je pleure..... tout à la fin de ce morceau devant tant de générosité de la part des auteurs de cet album. Mon coeur palpite, je n'ai plus de souffle.....
Argh !
En conclusion, cet album est une perle de douceur, d'infinie inspiration, certains sont marqués à vie, d'autres vous diront que ces mêmes mélodies sont affreuses et inaptes à cotoyer la trance.....
Mais il est bien un de ces albums si riche, si novateur, si complexe et attrayant que l'on ne peut passer à coté ! Un chef d'oeuvre que j'évite de noter, ce serait le rabaisser....
Ps: après relecture, certains peuvant se poser la question, mais je n'étais sous aucun produit..... si ce n'est l'ivresse de la musique......